La France est sur la bonne voie, l’actuel gouvernement restera en place: coupant court à toutes les rumeurs sur un éventuel remaniement ministériel d’une part, à toutes les analyses faisant état d’une certaine «morosité» du Français moyen d’autre part, Jacques Chirac a tenu hier, en Conseil des ministres, à souligner sa double affirmation et renouveler sa certitude qu’à défaut d’aller fort bien dans le meilleur des mondes, les choses sont loin d’être aussi mauvaises que certains se plaisent à l’affirmer.
Le chef de l’Etat français a estimé que la politique menée par le gouvernement portait «ses premiers fruits» et a demandé à l’équipe d’Alain Juppé de «tenir le cap» et de «poursuivre les réformes entreprises».

«Au moment où cette politique d’ensemble ambitieuse et cohérente donne ses premiers résultats, je demande au gouvernement de tenir le cap», a déclaré le chef de l’Etat au début du Conseil des ministres.
Jacques Chirac, dont les propos étaient rapportés par le porte-parole du gouvernement, Alain Lamassoure, a recommandé au gouvernement «de poursuivre avec courage et détermination, dans le dialogue et la concertation, les réformes entreprises qui produiront leur plein effet sur la durée».
«Ce n’est qu’ainsi que nous répondrons aux attentes des Français et que nous renforcerons la cohésion nationale dans le respect de notre identité et de nos valeurs», a-t-il ajouté.
Le président a estimé que «les choix faits par le gouvernement depuis 20 mois» permettaient à la France «de prendre toute sa part dans la construction de l’Europe». «Cette politique porte ses fruits», a-t-il dit.
Les chiffres du chômage de décembre traduisent une baisse de 0,9%, à 3.092.500, du nombre de demandeurs d’emploi après une hausse de 0,7% en novembre.
Cette embellie est venue après la publication d’une enquête de l’INSEE montrant que les industriels avaient meilleur moral, l’annonce d’un excédent commercial record de 16,9 milliards en octobre et des résultats en forte hausse pour les grands groupes comme Alcatel ou Elf qui ont dopé la Bourse de Paris.
Devant ses ministres, Jacques Chirac a insisté sur l’amélioration de la compétitivité des entreprises, de la consommation et le retour de la croissance.
«Nous commençons à toucher les dividendes d’une politique d’assainissement qui a notamment permis une baisse sans précédent des taux d’intérêt», a-t-il dit.
«Nous bénéficions aussi de la hausse actuelle du dollar, qui retrouve progressivement son niveau normal. Je demande au gouvernement de veiller, dans ce contexte, à la nécessaire reprise de l’investissement en 1997», a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat a jugé que «même s’ils doivent être interprétés avec une grande prudence», les chiffres du chômage de décembre portaient «la trace de l’amélioration de notre situation économique».
«Grâce aux mesures que le gouvernement a prises, la croissance crée davantage d’emplois. Mais il faut aller plus loin, en libérant toujours et encore les initiatives (...) et en décrétant une mobilisation nationale pour l’emploi des jeunes», a-t-il dit.
En matière de santé, il a jugé que l’évolution des dépenses de médecine de ville et d’hôpital montraient «que l’on peut concilier maîtrise de la dépense et qualité des soins».
«Quant à l’allègement de l’impôt sur le revenu, chaque contribuable en voit aujourd’hui les premiers effets. Il faut poursuivre dans cette voie pour récompenser, comme ils le méritent, le travail et l’effort», a ajouté Jacques Chirac.
Il a également salué les changements, «désormais bien engagés», dans le système éducatif. «Je me réjouis des progrès qui ont été accomplis et du consensus qui a été obtenu», a-t-il dit de la réforme des premiers cycles de l’enseignement supérieur.