Youssef Ismaïl Mahmoud al-Baba, 32 ans, propriétaire d’une société immobilière, avait été convoqué le 3 janvier dans les locaux du gouverneur de la ville autonome de Naplouse par les services de renseignements militaires palestiniens. Il est décédé samedi dans un hôpital de Naplouse.
«Il a été arrêté illégalement et sévèrement torturé ce qui a provoqué sa mort», a affirmé M. Meddeine à Gaza.
«La victime n’a jamais été présentée à un juge. Il n’a pas été arrêté par la police, qui ne savait rien de cette affaire, le procureur général n’était pas non plus au courant et le ministère de la Justice n’a appris les choses que le jour de son décès», a ajouté le ministre de la Justice. Aucun avocat n’a pu lui rendre visite durant sa détention.
M. Meddeine a précisé que Youssef Ismaïl Mahmoud al-Baba a été transféré une première fois le 24 janvier à l’hôpital de Naplouse dans un «état grave». Puis il a été ramené à un centre d’interrogatoire «malgré son état de santé». Le 29 janvier, il a été de nouveau transporté à l’hôpital «souffrant d’une grave infection». Sa santé s’est ensuite dégradée jusqu’à ce qu’il meurt, a ajouté le ministre.
Droits de l’homme
M. Meddeine a également affirmé que le dossier médical a disparu et que plusieurs employés, dont un docteur de l’hôpital de Naplouse ainsi qu’un médecin des services de renseignements ont été arrêtés.
«L’enquête se poursuit, nous n’avons pas encore interrogé ceux qui lui ont infligé les tortures», a poursuivi le ministre.
Il s’agissait de la première réaction officielle de l’Aurorité palestinienne dans cette affaire.
Selon la «Société palestinienne pour la protection des droits de l’homme et de l’environnement» (LAW), la police palestinienne a dans un premier temps indiqué que Youssef Ismaïl Mahmoud al-Baba était soupçonné de «collaboration avec les autorités israéliennes».
Mais sa famille a affirmé qu’il était «en dispute avec son cousin pour une affaire de propriété commune».
Selon Amnesty International, ce décès porte à dix le nombre de Palestiniens tués dans les prisons palestiniennes depuis 1995.
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