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Actualités - CHRONOLOGIE

Au premier jour du débat budgétaire Les députés font le procès de la politique d'endettement (photo)

C’est dans un climat de guerre froide entre la présidence de l’Assemblée et le gouvernement que s’est ouvert hier le débat budgétaire. Un débat au cours duquel le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a montré à l’évidence qu’il a définitivement pris ses distances par rapport au Conseil des ministres. Un débat marqué aussi par une volonté d’indépendance du gouvernement, M. Hariri refusant à trois reprises d’ajourner le débat de 24 heures pour permettre aux députés de mieux prendre connaissance du projet de budget et d’en débattre en connaissance de cause .
Sur cette toile de fond du «décès» de la troïka, c’est un procès en règle de la politique d’endettement de l’Etat suivie par M. Hariri qui s’est déroulé. MM. Khalil Hraoui, président de la commission des Finances, Sélim Hoss et Zaher el-Khatib devaient se relayer à la tribune du Parlement pour en dénoncer le danger. Chiffres à l’appui, ils ont montré que la dette publique est en voie de devenir égale au Produit national brut (PNB).
Les députés ont également montré que les rapports entre les entrées et les dépenses sont, selon eux, «fictifs», et que les dépenses prévues, mais non inscrites au budget, se montent à environ 600 milliards de L.L. supplémentaires. Dans ces dépenses, les dettes de l’Etat à l’égard des entrepreneurs, des hôpitaux, la majoration de 20% des traitements des fonctionnaires (180 milliards à eux seuls), etc. Ainsi, selon les parlementaires, le déficit budgétaire dépasserait de loin le chiffre prévu de 37%, et pourrait atteindre, comme durant l’année écoulée, les 50%.
Corollaire, la politique fiscale du gouvernement devrait, selon les députés, être revue, et même refondue, afin que les sources de financement, reposant essentiellement sur les taxes indirectes, ne pèsent plus de tout leur poids sur les catégories sociales à revenus limités.
Hélas, tous ces appels, pour circonstanciés qu’ils soient, sont manifestement tombés dans l’oreille d’un sourd, et le débat budgétaire ne saurait avoir, selon les observateurs, un quelconque impact sur les orientations du gouvernement. Huit députés ont pris la parole hier, sur la quarantaine d’inscrits. Ces débats se poursuivront aujourd’hui et demain, avec des séances diurnes et nocturnes, pour permettre au gouvernement et au Parlement de soumettre le projet au vote dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire avant le 1er février.

Hariri et le
confessionnalisme
politique

En marge du débat budgétaire, le président du Conseil a offert hier soir un iftar en l’honneur des associations culturelles, artistes et hommes de lettres et de plume, qui a été clôturé, comme de coutume, par une séquence questions-réponses.
Outre les positions connues sur les questions du Sud, le président du Conseil a apporté des précisions au sujet de deux questions épineuses: les accords avec la Syrie et l’abolition du confessionnalisme politique.
Au sujet des accords libano-syriens, M. Hariri a assuré qu’ils étaient «équilibrés» et dans l’intérêt des deux pays. Il a donné pour exemple l’accord sur l’Oronte, que l’on avait en vain essayé de conclure depuis les années 50. M. Hariri a ajouté que les conditions de l’accord sur le transit sont meilleures qu’auparavant, que des taxes ont été éliminées et le transport autorisé 24 heures sur 24, et que des amendements ont été introduits aux conditions de transport des marchandises, dans l’espoir qu’ils seront libéralisés dans l’avenir.
Par ailleurs, M. Hariri s’est déclaré hostile à l’abolition du confessionnalisme politique, tant que cette question sera considérée avec méfiance et hostilité par les chrétiens du Liban. «Il n’y a pas d’accord au Liban sur l’abolition du confessionnalisme politique, a déclaré M. Hariri. Il existe de grandes parties de la population qui le redoutent, et j’ai eu l’occasion de le dire souvent, je ne suis pas d’accord pour que le sujet soit sérieusement débattu avant que ces parties de la population, je veux dire les chrétiens, ne soient pleinement convaincus, et à une très large majorité, qu’il est dans l’intérêt des chrétiens du Liban que le confessionnalisme soit aboli. Sans cette conviction, je ne pense pas qu’il soit intéressant que cette question soit soulevée».
C’est dans un climat de guerre froide entre la présidence de l’Assemblée et le gouvernement que s’est ouvert hier le débat budgétaire. Un débat au cours duquel le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a montré à l’évidence qu’il a définitivement pris ses distances par rapport au Conseil des ministres. Un débat marqué aussi par une volonté d’indépendance du...