«Il est possible que certains des rebelles (qui occupent la résidence) bénéficient d’une amnistie après leur condamnation», a expliqué le chef de l’Etat péruvien lors d’une rencontre avec les médias japonais.
«Si les lois existantes ne peuvent être utilisées, nous pouvons en faire une nouvelle», a précisé M. Fujimori s’agissant des conditions d’une amnistie éventuelle.
Le président Fujimori a cependant réaffirmé qu’il «n’y aura pas de libération de rebelles du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA) qui sont en prison» en dépit des exigences du commando.
Le MRTA demande la libération de quelque 440 activistes du mouvement guévariste en échange de la libération des 73 otages détenus dans la résidence depuis le 17 décembre.
Les discussions directes entre le gouvernement péruvien et les rebelles sont gelées, les autorités péruviennes refusant de discuter de la libération des membres du MRTA en prison.
Les deux parties sont cependant d’accord pour la création d’une commission pour rouvrir les négociations.
«La commission devrait se réunir une première fois lorsque le ministre de l’Education (Domingo) Palermo aura eu une discussion directe avec (le chef du commando Nestor) Cerpa», a encore souligné M. Fujimori.
«Mais aussi longtemps que le MRTA n’abandonne pas sa demande de libération des membres (de l’organisation) emprisonnés, des négociations sérieuses ne pourront pas commencer», a-t-il encore dit.
Les solutions violentes
Les deux parties sont tombées d’accord pour ne pas faire usage de la violence en premier, permettant des progrès sur la création de la commission.
M. Fujimori a cependant clairement averti qu’une solution draconienne serait utilisée si les rebelles s’en prennent aux otages.
«Les Péruviens ne permettront pas que les rebelles touchent aux otages. Si cela devait se produire, le gouvernement prendrait des mesures draconiennes», a-t-il dit.
Interrogé sur l’utilisation de solutions violentes, il a répondu: «Les possibilités sont grandes, que ce soit le cas, mais nous n’envisageons pas une telle chose pour le moment».
«La commission va négocier avec les pays où les membres du MRTA pourraient se rendre. La plupart des pays vont coopérer», a-t-il dit.
«Nous savons que la mère de Cerpa est en France et son oncle au Mexique», a encore souligné M. Fujimori.
Citant des sources gouvernementales à Lima, l’agence Kyodo a affirmé jeudi que la commission serait constituée vendredi et samedi.
Le premier ministre japonais Ryutaro Hashimoto a quant à lui affirmé que les préparatifs pour la création de la commission «font des progrès».
Le Japon, a-t-il dit, n’a pas l’intention de réduire son aide économique au Pérou, en dépit des critiques des rebelles. «Cette aide est utilisée de façon efficace et est très appréciée par les Péruviens», a-t-il dit.
Le MRTA estime que l’aide japonaise bénéficie aux riches et non aux pauvres.