Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Algérie : mobilisation populaire et officielle face aux attentats

Frappée par une vague sans précédent d’attentats islamistes, la capitale algérienne s’organise au double plan officiel et populaire: depuis hier, des forces de police plus nombreuses qu’à l’accoutumée sillonnent les rues du centre d’Alger, tandis que les habitants se mobilisent et s’organisent pour assurer la surveillance des rues.
Si la capitale (3 millions d’habitants) n’a pas cédé à la panique, la tension est forte et les fausses alertes fréquentes. Des fourgons de police étaient stationnés aux principaux carrefours dans le centre.
Dans le quartier de Belcourt, les abords des magasins sont défendus par des obstacles hétéroclites — chaises, barrières — pour empêcher le stationnement automobile.
Dans certains quartiers, des jeunes gens, parfois armés de bâtons, contrôlent les voitures, ou les empêchent de stationner devant les immeubles. Place du 1er Mai, une des principales places de la capitale, des habitants empêchent les voitures de s’approcher des arrêts de bus.
A Boufarik, les poseurs de bombes ont abandonné mercredi soir au milieu de la foule un bidon d’huile de cinq litres bourré de clous, de ferraille et de lames de rasoir, juste avant l’heure de la rupture du jeûne du Ramadan.
Sept personnes ont été tuées sur le coup par l’explosion. Un blessé est décédé plus tard, ont raconté des habitants.
Un autre de ces engins, déposé tout près, dans un endroit très fréquenté avec de nombreux commerces et échoppes a été désamorcé.
Un attentat sur un marché avait déjà fait au moins 14 morts la semaine dernière à Boufarik, situé au cœur de la plaine de la Mitidja, fief du Groupe islamique armé (GIA) d’Antar Zouabri.
Ces attaques semblent destinées à «punir» la population de cette ville, le GIA ayant affirmé qu’il «n’y avait plus de neutralité dans la guerre». La localité est en effet protégée par des gardes communaux et des groupes d’autodéfense, les «patriotes».
Plu de 150 personnes ont été tuées depuis le début du ramadan, le 10 janvier, selon les bilans partiels disponibles.
Le gouvernement, interpellé par plusieurs partis et la presse sur son absence de réaction publique conservait toujours le mutisme, jeudi, premier jour du week-end en Algérie.
La plupart des quotidiens d’Alger rendaient hommage jeudi au «courage» des habitants, face à cette vague de terreur, tout en critiquant l’absence de déclarations officielles alors que le gouvernement s’est réuni en conseil mercredi, comme à l’accoutumée.
Le quotidien «El Moudjahid» lui-même a estimé que le «terrorisme» était «loin d’être résiduel» et que le peuple, «qui continue de résister», «interpelle le pouvoir car la sécurité et le bien-être des citoyens constituent sa raison d’être».
Le terme de «terrorisme résiduel» — vivement contesté par l’opposition — a été employé par les autorités algériennes, qui soutiennent depuis plus d’un an que les groupes islamistes ont perdu la bataille et tout soutien populaire.
«La population développe le sentiment d’être livrée à elle-même. C’est aussi la porte ouverte à l’anarchie», a estimé de son côté «El-Watan».
Le quotidien arabophone «El-Khabar» a relevé «le silence appliqué que se sont imposé les pouvoirs publics, incapables de convaincre, ne serait-ce qu’une infime partie de la population».
Frappée par une vague sans précédent d’attentats islamistes, la capitale algérienne s’organise au double plan officiel et populaire: depuis hier, des forces de police plus nombreuses qu’à l’accoutumée sillonnent les rues du centre d’Alger, tandis que les habitants se mobilisent et s’organisent pour assurer la surveillance des rues.Si la capitale (3 millions d’habitants) n’a...