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Actualités - CHRONOLOGIE

Algérie : la danse sur un air de rai, pour vaincre l'angoisse

ALGER, 22 Janvier (AFP). — Sur le parking, plusieurs véhicules achèvent de se consumer, carbonisés par l’explosion d’une voiture piégée. Mais à quelques mètres, dans ce complexe culturel et commercial dominant Alger, une quarantaine de jeunes gens continuent de danser.
Quand l’explosion s’est produite, une des salles du complexe de Riadh el-Feth, le monument aux martyrs de la guerre d’indépendance, principal symbole de la capitale, accueillait plusieurs centaines de jeunes.

L’orchestre Méditérannéo, spécialisé dans le raï — la musique populaire d’Oran, honnie par les intégristes — et le flamenco jouait sur scène.

«Cela a été la panique. La salle était bondée, elle s’est vidée», raconte Farid, 25 ans.
Dehors, une épaisse fumée noire s’élève. Une dizaine de voitures flambent sur un parking tout proche d’un manège pour enfants, heureusement fermé, dont les autos tamponneuses sont endommagées par les éclats.
Un chauffeur de taxi est tué. Une dizaine d’autres personnes sont blessées.
A l’intérieur du complexe, la plupart des magasins ferment leurs portes. Seuls deux ou trois cafés restent ouverts. Les clients sont rares.
Mais dans la salle de spectacle, l’orchestre Méditérannéo a repris ses instruments. Et une quarantaine de jeunes gens continuent de danser.
«Pour moi, c’est une manière de vaincre l’angoisse. De continuer à vivre, malgré tout», raconte Salima, une jeune femme de 20 ans, vêtue d’un jean légèrement maquillée.

Pas de «neutralité»

A l’extérieur, une odeur de poudre flotte encore au pied du monument aux martyrs, illuminé, avec ses trois palmes de béton de 92 mètres, qui symbolise les victimes de la guerre de libération contre la France (1954-1963), et domine toute la baie d’Alger.
Pour la seconde fois en trois jours, un attentat a visé un lieu de «fête» fréquenté après le repas du soir, qui marque la rupture du jeûne de Ramadan.
Dimanche soir, une voiture piégée avait explosé dans la principale rue du grand quartier populaire de Belcourt, avec ses cafés, son cinéma, ses étals de petits vendeurs de cigarettes.
L’attentat avait fait 21 morts, selon un bilan officiel. Mais un quotidien privé a avancé le chiffre de 42 morts.
Les soirées de Ramadan, de l’avis de tous les Algériens, ne «sont plus ce qu’elles étaient», en raison du climat de violence, et de la crise économique et sociale. Mais cette année, les autorités ont tenté d’insuffler un peu plus d’animation, à travers l’organisation notamment de galas dans les quartiers.
De leur côté, les groupes islamistes radicaux considèrent le mois de Ramadan comme propice au «djihad» (guerre sainte), et consacré à la ferveur religieuse.
Le plus radical, le Groupe islamique armé (GIA), a tenté d’imposer une série d’interdits par voie d’affiches: interdiction de sortir pour les femmes, port du hidjab (voile), interdiction de fumer pour les hommes. Et promis une série de massacres, affirmant que personne ne pouvait être «neutre».
ALGER, 22 Janvier (AFP). — Sur le parking, plusieurs véhicules achèvent de se consumer, carbonisés par l’explosion d’une voiture piégée. Mais à quelques mètres, dans ce complexe culturel et commercial dominant Alger, une quarantaine de jeunes gens continuent de danser.Quand l’explosion s’est produite, une des salles du complexe de Riadh el-Feth, le monument aux martyrs de la...