Pour M. Clinton, qui prêtera serment lundi, les prochains mois risquent de ressembler aux quatre précédentes années, peut-être en pire.
De Whitewater, un imbroglio politico-financier résultant d’un investissement immobilier des époux Clinton à la fin des années 70, au procès pour harcèlement sexuel que lui a intenté une jeune femme, Paula Jones, en passant par le «Filegate» — l’obtention illicite par la Maison-Blanche des fiches de police de quelque 900 républicains —, l’horizon est chargé de nuages pour le président.
Charles Lewis, directeur du Centre pour l’intégrité publique, un organisme indépendant de recherches, estime possible l’inculpation de «responsables de la Maison-Blanche» par le procureur indépendant chargé de l’enquête sur le dossier Whitewater, Kenneth Starr, un républicain.
A tous ces scandales s’est ajoutée, depuis la fin de la campagne présidentielle, une autre affaire, celle du rôle de groupes d’intérêts asiatiques dans le financement de la campagne de M. Clinton.
Depuis l’élection, les révélations n’ont pas cessé dans la presse américaine, donnant de M. Clinton une image peu flatteuse, celle d’un politicien prêt à des compromissions pour collecter les dizaines de millions de dollars nécessaires à sa campagne. La Maison-Blanche assure que la politique étrangère des Etats-Unis n’en a pas été affectée.
Un vilain combat
de catch
«L’argent étranger est potentiellement la question la plus explosive» pour M. Clinton, estime Stephen Wayne, professeur de sciences politiques à l’université de Georgetown, à Washington.
Le département de la Justice a ouvert une enquête à ce sujet et quatre commissions du Congrès s’apprêtent à faire de même.
Les républicains ont également leurs problèmes. Leur leader, Newt Gingrich, «Speaker» (président) de la Chambre des représentants, a été contraint d’avouer en décembre qu’il avait fourni des informations fausses au Congrès sur l’utilisation de contributions non imposables pour financer des activités politiques. La commission d’éthique du Congrès doit décider au plus tard mardi de sa sanction.
Les démocrates ont déclenché un tir de barrage contre M. Gingrich, l’estimant indigne d’occuper la présidence de la Chambre.
«L’atmosphère est très, très empoissonnée en ce moment. Et je ne vois pas comment cela pourrait changer dans un proche avenir», affirme M. Lewis.
«C’est comme un énorme et vilain combat de catch», dit-il. Et d’ajouter qu’il ne pense pas qu’il soit possible pour les deux grands partis de coopérer sur les questions importantes dans un tel climat.
Selon M. Lewis, «l’année la plus productive dans un deuxième mandat (présidentiel) est la première», ce qui semble mal augurer pour M. Clinton.
Le plus rageant pour beaucoup est qu’après les affrontements des deux dernières années, un compromis semble possible sur de nombreux points entre démocrates et républicains. «Les parties ne sont pas si éloignées», estime M. Wayne.
A court terme, les ennuis de M. Gingrich fournissent un répit bienvenu au président.
Interrogé sur le sort du «Speaker», M. Clinton a souhaité que cette controverse cesse et a estimé à Washinton que «beaucoup de temps, d’énergie et d’efforts sont consacrés à toutes ces choses (les scandales), laissant trop peu de temps et d’énergie sur le plan émotionnel pour faire le travail du peuple».
Les plus commentés
« Nous ne sommes pas une partie de l'opposition, nous sommes l'opposition », réitère Gebran Bassil
Pourquoi tant d'Américains d'origine libanaise sont nommés ambassadeurs par Trump
Pourquoi tous les Libanais sont du 8 ou du 14 Mars