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Actualités - CHRONOLOGIE

Hébron : étape sur la voie de la paix ou tombeau de l'autonomie ? (photos)

JERUSALEM, 15 Janvier (AFP). — Israéliens et Palestiniens ont franchi une étape difficile avec l’accord sur Hébron, mais ce n’est rien comparé aux défis qui les attendent pour mettre un point final à un siècle d’effusion de sang.
Le transfert du pouvoir à l’Autorité palestinienne dans la dernière grande ville de Cisjordanie était perçu comme un test important de la bonne volonté du premier ministre de droite Benjamin Netanyahu de poursuivre le processus d’autonomie, lancé par ses prédécesseurs travaillistes.
Jamais, en effet, un responsable nationaliste israélien n’avait cédé un territoire considéré comme faisant partie de la terre biblique du «Grand Israël», contrairement au Sinaï rendu à l’Egypte par le chef historique de la droite Menahem Begin.
Mais dans le même temps, nombre d’analystes craignent que M. Netanyahu ne s’arrête là et que Hébron, huitième îlot d’autonomie palestinienne en Cisjordanie, ne devienne un huitième «bantoustan» faisant le lit des velléités d’indépendance palestinienne.
Plusieurs ministres et députés de la coalition gouvernementale, et non des moindres, considèrent que M. Netanyahu a déjà été trop loin en appliquant un accord sur Hébron qui, en fait, avait déjà été conclu il y a plus d’un an par ses prédécesseurs Yitzhak Rabin et Shimon Pérès.
Et les 400 colons juifs installés au cœur de Hébron, dont la seule présence a grandement compliqué les négociations, ne font pas mystère de leur ambition de torpiller l’accord qui vient d’être conclu, afin de mettre un terme définitif au processus d’autonomie.
L’accord d’extension de l’autonomie conclu en 1995 prévoyait en effet, outre Hébron, toute une série d’étapes que M. Netanyahu s’est abstenu d’appliquer depuis son arrivée au pouvoir en juin 1996.
Israël devrait ainsi accorder l’autonomie, par étapes, à des portions de plus en plus grandes de la Cisjordanie, permettre aux Palestiniens de circuler entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, accepter la création d’un port et d’un aéroport palestiniens et libérer les prisonniers palestiniens qu’il détient.

La charte de l’OLP

L’accord conclu mercredi comprend une lettre américaine détaillant les engagements de chaque partie pour les étapes à venir.
Israël devra ainsi mener trois redéploiements militaires en Cisjordanie, en mars, septembre 1997 puis août 1998.
M. Netanyahu affirme de son côté que les Palestiniens non plus n’ont pas respecté jusqu’à présent l’accord d’autonomie, notamment, selon lui, en s’abstenant de livrer à Israël des Palestiniens ayant perpétré des attaques anti-israéliennes.
M. Netanyahu a également demandé à l’OLP de réécrire sa charte, dont elle a retiré, en avril dernier, les articles déniant à Israël le droit à l’existence. Le premier ministre affirme que la décision de l’OLP de l’époque n’était pas claire et il exige qu’un nouveau document soit rédigé.
Enfin, Israéliens et Palestiniens doivent encore négocier un statut final des territoires palestiniens, qui doit s’appliquer à l’issue de la période d’autonomie transitoire, supposée s’achever en mai 1999.

Ces pourparlers devront essentiellement porter sur la création d’un Etat palestinien indépendant. Pour cela, il faudra aborder des questions aussi difficiles que celles du tracé de la frontière orientale de l’Etat d’Israël, du statut de Jérusalem, de l’avenir des colonies juives, ainsi que du sort des réfugiés palestiniens.

L’ancien gouvernement travailliste avait proposé une ébauche de plan accordant aux Palestiniens une indépendance limitée, avec un échange de territoires et l’installation d’une capitale symbolique dans une partie de Jérusalem-Est.
M. Netanyahu a, à maintes reprises, affirmé son opposition à la création d’un Etat palestinien. Toutefois, son conseiller politique David Bra-Illan a déclaré en décembre qu’Israël pourrait accepter en définitive la création d’un Etat, mais démilitarisé.
JERUSALEM, 15 Janvier (AFP). — Israéliens et Palestiniens ont franchi une étape difficile avec l’accord sur Hébron, mais ce n’est rien comparé aux défis qui les attendent pour mettre un point final à un siècle d’effusion de sang.Le transfert du pouvoir à l’Autorité palestinienne dans la dernière grande ville de Cisjordanie était perçu comme un test important de la bonne...