En jugement, Kadriyé Kanaan Benyamin (née en 1929), de nationalité turque, en fuite. D’une grande beauté, Kadriyé avait épousé Ibrahim Farah Maalouf, riche propriétaire terrien de Zahlé. Décédé le 23 juillet 1976, ce dernier avait laissé à son épouse une très grande fortune, dont son épouse avait disposé toute seule, compte tenu du fait que ses enfants étaient mineurs à la disparition de son mari.
La femme avait exercé son droit de tutelle sur ses trois enfants, Ibrahim, César et leur sœur Nidal, jusqu’au jour où l’aîné, Ibrahim, parvenu à l’âge de 15 ans, ayant pris conscience de la dépravation de sa mère, décida d’écrire à ses oncles, au Brésil, pour la dénoncer. Hélas, les lettrres qu’il préparait devaient être découvertes par sa mère, qui résolut alors de l’éliminer. Avec la complicité de sa sœur, Wardé, Kadriyé devait payer un tueur à gages, Gebrane Georges Nehmé, milicien de profession, pour abattre son fils. Attiré dans un guet-apens, et croyant qu’il venait prendre livraison de son passeport brésilien, ce dernier devait être séquestré par son ravisseur qui lui avait donné rendez-vous à Sadd Bauchrieh, puis abattu d’une rafale de mitraillette. Son corps déchiqueté de balles devait être retrouvé, flottant au large de la côte de Bourj Hammoud. Quelques jours plus tard, son jeune frère César mourait, empoisonné, dans des circonstances mal éclaircies, à l’âge de 12 ans. C’est Nidal (19 ans), leur sœur, qui devait attirer l’attention de la Justice su cette affaire, par le biais d’un membre de la famille Maalouf, Zouheir, à qui elle avait confié ses soupçons. Instruite de ce développement, la mère dénaturée devait prendre la fuite. Mais la police a arrêté sa sœur, qui a fait des aveux complets.
La Cour criminelle a condamné Kadriyé (par contumace) et Gebrane, à la peine de mort. Mais cette peine a été commuée en travaux forcés à perpétuité, en vertu de la loi d’aministie. Quant à Wardé, elle a vu sa peine de réclusion perpétuelle commuée en une peine de prison de 8 ans, en vertu de la même loi d’amnistie.
Interrogé au sujet du crime qui lui est attribué, l’ancien milicien Gebrane Nehmé a nié la charge pesant sur lui, affirmant en présence de son avocat Me Joseph Haroun qu’à la date du crime, il n’apppartenait plus à la milice du PNL, mais avait rejoint, à Dhour Choueir, les rangs du PSNS.
Pour sa part, la Cour a donné suite à une demande du procureur général Nadim Abdel Malek et ordonné qu’une copie du procès-verbal dressé à la suite de l’empoisonnement de César Maalouf par la gendarmerie de Jdeidet el-Metn, lui soit communiquée. La Cour se réunira le 25 février pour examiner cette dernière affaire.
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