Ce compromis serait annoncé aux membres du Conseil des ministres qui se réunit aujourd’hui, et à l’ordre du jour duquel figurent notamment l’approbation de l’organigramme du nouveau ministère de l’Industrie et l’examen de l’amendement vivement controversé de certains articles du Code du Travail.
Pour ce qui concerne le compromis sur la promotion du colonel Sayyed et de sept autres officiers supérieurs il prévoit ce qui suit:
1. Signature par le président Hraoui du projet de décret assurant la promotion de sept officiers de l’armée au rang de brigadier, à dater du 1er janvier. Ce décret ne prévoit pas la promotion du colonel Sayyed.
2. Signature par le président Hraoui, toujours à dater du 1er janvier, d’un projet de décret élevant le colonel Sayyed au rang de brigadier, mais à compter du 1er juillet, soit avec six mois de retard sur ses camarades de promotion.
3. En échange, le commandement de l’armée retirerait la note publiée fin 1996 autorisant les sept officiers promus, ainsi que le colonel Sayyed, à porter leurs nouveaux galons. La publication de cette note avait contraint le ministre de la Défense à publier un arrêt qui en annulait les effets.
4. Suspension des recours introduits devant le Conseil d’Etat par les officiers mécontents du retard dans leur promotion, et par l’Etat mécontent de ce recours.
5. Etablissement d’une liste d’officiers — avec rang de colonel surtout —, dans l’intention de les promouvoir et de les nommer conformément aux besoins de l’institution militaire.
Ce compromis, ajoute-t-on, aurait déjà obtenu l’aval de toutes les parties en cause. Il avait été communiqué lundi au chef de l’Etat par M. Hariri, mais ce dernier avait insisté pour sonder à ce sujet le commandement militaire. L’audience accordée par M. Hraoui, hier matin, au commandant en chef de l’armée, a porté sur ce sujet, apprend-on de source informée. Le chef de l’Etat aurait transmis la réponse positive du commandement de l’armée au président du Conseil, en début de soirée.
On rappelle que la crise avait éclaté avec la nouvelle année, après le refus de M. Hariri d’accorder au colonel Sayyed la promotion qui lui revenait d’office, à moins qu’elle ne s’accompagne de sa mutation à un autre poste que celui de directeur adjoint des Renseignements militaires. L’avancement de sept officiers qui devaient être promus en même temps que le numéro deux des Renseignements militaires, avait de ce fait été retardé.
Ce compromis devrait normalement contribuer à l’assainissement des relations entre le président du Conseil et le commandement de l’armée, en prévision d’une rencontre entre M. Hariri et le général Emile Lahoud, à l’initiative de M. Mohsen Dalloul. Le ministre de la Défense a déjà pavé la voie à cette rencontre en recevant le général Lahoud, devant lequel il a insisté sur la nécessité d’une subordination parfaite de l’institution militaire à l’autorité politique.
Par ailleurs, le compromis sur la promotion du colonel Sayyed devrait aussi contribuer quelque peu à une décrispation des rapports entre le président de l’Assemblée nationale et le chef de l’Etat (VOIR AUSSI PAGE 3). Toutefois, le traitement symptomatique de cette poussée récurrente d’acrimonie devrait se révéler insuffisante, faute d’une base institutionnelle clarifiant les rapports hiérarchiques entre les trois présidences.
Les analystes politiques relèvent, en effet, qu’à la limite, les «trois présidents» ne sont pas libres d’entretenir entre eux les meilleurs rapports, prisonniers qu’ils sont d’un système qui les dresse constitutionnellement les uns contre les autres, comme les trois sommets d’un Etat qui ne doit normalement en avoir qu’un seul.
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