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Il s'agit de déterminer si l'immunité juridique s'applique au président L'accusation de harcèlement sexuel contre Clinton devant la cour suprême

WASHINGTON, 13 Janvier (AFP). — La Cour supême des Etats-Unis a entendu lundi pendant une heure les avocats de Bill Clinton et ceux de Paula Jones, la jeune femme qui l’accuse de harcèlement sexuel, afin de trancher la question de l’immunité juridique du président, potentiellement explosive pour l’hôte de la Maison-Blanche.
Durant cette audience, les juges, qui ne se prononceront pas sur le fond mais sur l’opportunité de soumettre le président des Etats-Unis à un procès lié à une affaire privée antérieure à son élection, ont manifesté plus de mordant et d’agressivité à l’égard des avocats de M. Clinton que de la plaignante.
Ils devraient rendre un arrêt avant le terme de l’actuelle session de la Cour suprême fin juin.
Ancienne employée de l’Etat de l’Arkansas, Mme Jones, âgée aujourd’hui de 30 ans, réclame depuis 1994 700.000 dollars de dommages-intérêts à l’ancien gouverneur de l’Arkansas, en l’accusant de l’avoir fait venir en 1991 dans sa chambre d’hôtel pour lui faire des avances sexuelles explicites qu’elle aurait refusées. Bill Clinton a toujours nié ces allégations.
Personnellement et politiquement dangereuse pour Bill Clinton, spécialement à une semaine du coup d’envoi officiel de son second mandat à la tête du pays, l’audience de la plus haute instance judiciaire des Etats-Unis sur cette affaire, plutôt inhabituelle, avait attiré la foule médiatique des grands jours. Mais ni le président ni Mme Jones n’étaient présents.
Une poignée de membres d’une obscure association répondant au nom de «Commission d’enquête Clinton» était venue railler le président en paradant devant les marches de la Cour en tenue d’exhibitionniste — masque à l’effigie du président surmonté d’une couronne sur une grande gabardine recouvrant des jambes nues — aux cris de «Nous croyons Paula» ou «Les exhibitionnistes soutiennent Paula».
Malgré cette effervescence, les neuf juges suprêmes se sont contentés d’entendre les arguments juridiques des deux parties.
«Sauf exception, le président des Etats-Unis ne peut pas être poursuivi pendant son mandat dans un dossier civil (...) sinon n’importe quel juge d’un Etat ou d’un comté de ce pays pourrait le contraindre à se présenter devant un tribunal», a plaidé l’avocat de Bill Clinton, Robert Bennett, spécifiant que le président avait autre chose à faire.

La pêche et le golf

«Il ne faut pas confondre la fonction de président avec la personne qui l’occupe qui, en tant que citoyen privé, a les mêmes droits et les mêmes obligations que tous les autres», a fait valoir l’avocat de Paula Jones, Gilbert Davis.
«Si l’on repousse l’instruction du dossier et le procès, Mme Jones peut perdre la mémoire de certains faits, les témoins aussi. Et puis sa réputation est en jeu. Son image a été salie dans cette affaire», a poursuivi M. Davis.
Tout au long de l’audience, tant M. Bennett que l’avocat du département de la Justice Walter Dellinger, chargé de donner l’avis de l’administration Clinton, se sont ingéniés à souligner les risques potentiels de dérive si le président était un justiciable comme les autres. «Le travail quotidien du président ne doit pas être perturbé par un procès civil», a estimé M. Dellinger.
«Je peux vous dire que le président a déjà passé énormément de temps sur cette affaire», a renchéri M. Bennett. Un argument rejeté avec une cinglante ironie par le juge David Souter. «Cette affaire va vous occuper vous, pas le président», a-t-il estimé. «Je suppose qu’il ne va pas assister personnellement à toutes les audiences».
Même scepticisme grinçant dans les remarques du juge Antonin Scalia, considéré comme l’un des plus conservateurs de la Cour suprême. «Vous dites que le travail de président est un travail à plein temps et qu’il a besoin de privilèges et d’immunités (...) mais il a toujours le temps d’aller à la pêche ou de jouer au golf», a souligné le magistrat dans un éclat de rire général.
WASHINGTON, 13 Janvier (AFP). — La Cour supême des Etats-Unis a entendu lundi pendant une heure les avocats de Bill Clinton et ceux de Paula Jones, la jeune femme qui l’accuse de harcèlement sexuel, afin de trancher la question de l’immunité juridique du président, potentiellement explosive pour l’hôte de la Maison-Blanche.Durant cette audience, les juges, qui ne se prononceront pas...