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Actualités - CHRONOLOGIE

Otages de Lima : le commando pose des conditions et le gouvernement pratique une timide ouverture

LIMA, 13 Janvier (AFP). — Le commando preneur d’otages réclame toujours la libération des militants du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA) détenus dans les prisons péruviennes et a jugé inopportune une rencontre prévue dimanche avec l’interlocuteur du gouvernement, lequel a fait une ouverture pour maintenir le dialogue.
«Que le ministre vienne avec une proposition de libération des prisonniers du MRTA, sinon il est préférable de ne pas tenir cette réunion, car il n’y aura aucune possibilité de discussions», a affirmé le commando, selon les propres déclarations à la presse de «l’interlocuteur» officiel dans cette crise, le ministre de l’Education Domingo Palermo.
Nestor Cerpa Cartolini, le chef du commando qui détient 74 otages dans la résidence de l’ambassadeur du Japon à Lima, a donc adressé une fin de non-recevoir au ministre, qui espérait avoir une deuxième rencontre directe dans la maison assiégée, la première datant du 28 décembre.
Les quelque quinze guérilleros du commando réclament, depuis le début de la prise d’otages, le 17 décembre, la libération de plus de 440 de leurs camarades détenus, selon eux, dans des conditions «inhumaines et humiliantes», dans quatre prisons du pays. Mais, à plusieurs reprises, le président Alberto Fujimori a catégoriquement rejeté cette revendication, pour des raisons de «sécurité nationale».
Le président Fujimori avait offert le 21 décembre dernier une «sortie» pacifique au commando, après la libération de tous les otages, «sans exception», garantissant leur intégrité physique, la fin de cette prise d’otages étant supervisée par une commission de «garants».
Souhaitant maintenir le dialogue, Domingo Palermo a repris aussitôt l’initiative dès dimanche soir en proposant la création de cette commission de garants, pour s’assurer des «avancées substantielles» nécessaires à ces discussions.
D’ores et déjà, il a annoncé que «le représentant du Saint-Siège», le Nonce Apostolique à Lima, doyen du corps diplomatique a proposé l’évêque d’Ayacucho, Mgr Juan Luis Cipriani pour faire partie de cette commission, aux côtés d’un représentant du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), mais aussi des «interlocuteurs», à savoir donc le ministre et Nestor Cerpa, le chef du commando.

«Comandante Evaristo»

Outre la composition surprenante de cette commission, où deux des 4 membres peuvent apparaître juges et parties, le deuxième point de la nouvelle «proposition» rendue publique par le ministre, étonne également. Il concerne le lieu des réunions de cette commission.
Domingo Palermo rejette implicitement la résidence de l’ambassadeur du Japon à Lima, assiégée par 500 policiers et scrutée par les journalistes et caméras de télévision. Il propose un endroit «acceptable à la fois par les représentants et les deux interlocuteurs», à savoir lui-même et Nestor Cerpa.
La plupart des observateurs à Lima s’interrogent sur le type de «lieu neutre» envisageable, tandis que d’autres imaginent déjà Nestor Cerpa, alias «comandante Evaristo» sortant de la résidence pour une séance de négociations, un porte-document sous le bras et le fusil mitrailleur en bandoulière.
Le troisième et dernier point, indique que seront abordés «tous les thèmes identifiés dans les contacts préliminaires», ce qui permettra, selon la proposition, de fixer un agenda et «un calendrier de travail» des discussions de la commission.
Ce dernier point apparaît comme un fléchissement de la position dure du gouvernement, du moins celle affichée jusqu’à présent qui refusait d’aborder publiquement la situation des détenus du MRTA, dont la plupart sont condamnés à la prison à vie.
De plus, le texte lu par le ministre souligne en conclusion que ce «cadre» proposé, «est susceptible naturellement d’être modifié par les suggestions que l’on pourra croire judicieuses de formuler». Enfin, le ministre a présenté le responsable du CICR, le Suisse Michel Minnig, comme le «médiateur officieux» chargé de maintenir le lien avec Nestor Cerpa dans la résidence assiégée.
Auparavant, Domingo Palermo avait clairement laissé entendre que l’issue pacifique de la crise passait par une libération «intégrale» des otages. Plus question donc de libérations partielles. Il avait précisé que certains guérilleros souhaitaient se rendre au Chiapas, la région du sud du Mexique, bastion de l’armée zapatiste de libération (EZIN).
Pressenti comme «garant», Mgr Cipriani a dit la messe dimanche pour les otages. Le prélat avait assisté en tant que «témoin» à l’unique rencontre directe du 28 décembre, entre le ministre et le chef du commando. On attend donc toujours la seconde rencontre, alors que les otages achèvent déjà un mois de séquestration.
LIMA, 13 Janvier (AFP). — Le commando preneur d’otages réclame toujours la libération des militants du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA) détenus dans les prisons péruviennes et a jugé inopportune une rencontre prévue dimanche avec l’interlocuteur du gouvernement, lequel a fait une ouverture pour maintenir le dialogue.«Que le ministre vienne avec une proposition de...