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Actualités - CHRONOLOGIE

Corée du sud : le pouvoir multiplie les ballons d'essai pour désamorcer le conflit (photos)

SEOUL, 12 Janvier (AFP). —Le pouvoir sud-coréen, peu habitué à gérer ses conflits sociaux sous le regard de l’opinion mondiale, a multiplié les ballons d’essai pendant le week-end pour empêcher le mouvement contestataire de déboucher la semaine prochaine sur la plus grande grève de l’histoire du pays.
Si, en août, l’arrestation de milliers d’étudiants gauchistes n’avait guère suscité de condamnations internationales, la vague d’agitation suscitée depuis le 26 décembre par la réforme du droit du Travail a valu à Séoul une mise en garde de l’OCDE ainsi qu’un tollé des organisations syndicales internationales.
Les «préoccupations» de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) ont été particulièrement mal ressenties à Séoul qui avait fait grand cas en décembre de son accession à ce club des pays riches.
Le pouvoir, jusque-là sur une ligne dure, a infléchi sa position en fin de semaine, alors que les médias locaux faisaient état de divisions au sein du parti gouvernemental dont certains membres éminents ont mis en garde contre l’utilisation exclusive de la force pour sortir de la crise.
Les sept leaders grévistes étaient toujours réfugiés dimanche à proximité de la cathédrale de Myongdong, alors que le pouvoir dispose de toutes les autorisations nécessaires depuis 48 heures pour procéder à leur arrestation.
Le président du parti gouvernemental de la Nouvelle Corée, M. Lee Hong-Koo, a proposé aux deux confédérations syndicales du pays — qui ont décliné — de débattre à la télévision du dossier social pour «dissiper les malentendus».

Selon la presse, le Parti de la Nouvelle Corée travaille à une loi destinée à atténuer certains aspects contestés de la nouvelle réglementation du travail. Le Parti, qui souhaiterait introduire des garde-fous en matière de licenciement, serait sur ce point en désaccord avec plusieurs ministères.
Entré en année électorale — les élections présidentielles seront tenues l’an prochain — le pouvoir marche sur des œufs. Il n’a toutefois guère de temps à sa disposition s’il veut éviter une relance de la contestation.
Mardi et mercredi, le premier syndicat du pays, la Fédération des syndicats coréens (1,2 million de membres), appelle à «la plus grande grève de l’histoire» de la péninsule. Très modérée, la Fédération se tenait jusqu’ici en dehors du conflit, après quelques jours de grève en décembre.
Plus militante, la Confédération coréenne des syndicats (500.000 membres) est le moteur des grèves actuelles. Elle a promis une intensification de son mouvement, avec notamment des grèves dans les transports et les télécommunications, si le gouvernement n’a pas bougé d’ici le 14 à minuit.
Son leader Kwon Young-Kil a souligné dimanche devant la presse qu’il était prêt à discuter avec le gouvernement, mais à condition que la réforme du droit du Travail soit au préalable abrogée. Le gouvernement devra s’engager avant le 14 à minuit, «faute de quoi nous lancerons une grève totale», a-t-il dit.
Le coût d’une prolongation de la grève — qui reste populaire auprès de la population, à en croire les sondages — serait énorme pour une économie sud-coréenne qui donne depuis quelque temps des signes d’essoufflement.
Selon le dernier bilan gouvernemental, les grèves ont d’ores et déjà coûté 2,24 milliards de dollars à la onzième puissance économique mondiale, dont 1,7 milliard pour la seule industrie automobile.
SEOUL, 12 Janvier (AFP). —Le pouvoir sud-coréen, peu habitué à gérer ses conflits sociaux sous le regard de l’opinion mondiale, a multiplié les ballons d’essai pendant le week-end pour empêcher le mouvement contestataire de déboucher la semaine prochaine sur la plus grande grève de l’histoire du pays.Si, en août, l’arrestation de milliers d’étudiants gauchistes n’avait...