Au titre du gel des relations commerciales et officielles, déjà très limitées, les Américains ont fait savoir qu’ils avaient rejeté une demande de la compagnie aérienne nationale yougoslave JAT d’obtenir le droit d’atterrissage aux Etats-Unis et qu’ils restreindraient les visites de missions commerciales et officielles de haut niveau.
Washington promet également de pousser à une limitation des contacts entre les institutions financières internationales et les autorités yougoslaves.
S’immisçant implicitement dans les affaires intérieures de Belgrade, les Américains prévoient également des programmes d’assistance en faveur de l’indépendance des médias, de l’institution judiciaire, et des partis politiques, ainsi qu’en faveur de la défense des minorités, notamment albanaise au Kosovo.
Les Etats-Unis veulent enfin tenir des consultations avec les alliés, au sein de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), des Nations Unies et de l’OTAN, pour prévoir des mesures additionnelles en cas de détérioration de la situation.
Pour la première fois, le Groupe de contact, créé en avril 1994, est sorti de son rôle traditionnellement dévolu à la situation en Bosnie.
A l’issue d’une réunion à Bruxelles, ce groupe a officiellement pris position pour ajouter sa voix au concert de pressions exercées sur le président serbe Milosevic pour qu’il reconnaisse complètement le résultat des élections municipales du 17 novembre.
Réelle inquiétude
«Nous sommes d’accord pour continuer à suivre la situation et à cordonner nos efforts» pour obtenir une normalisation en République yougoslave, a déclaré le représentant russe Alexandre Akseneniouk, en estimant que la «direction yougoslave est en train de chercher une solution».
Les membres du groupe partagent les «mêmes vues» sur la situation en Yougoslavie où «le dialogue est possible», a renchéri le Français Philippe de Suremain, tandis que le représentant britannique Emyr Jones Parry faisait valoir «que les futures relations avec la communauté internationale dépendaient d’une démocratisation».
«Notre inquiétude commune est que Milosevic conduit le pays à la ruine», a résumé le secrétaire d’Etat adjoint chargé des Affaires européennes John Kornblum. «Il doit comprendre que s’il n’y a pas de démocratisation et d’ouverture de l’économie, ce sera mauvais pour la Yougoslavie, pour le peuple yougoslave et pour la paix dans les Balkans et la Bosnie», a dit le représentant américain.
Interrogé sur l’extension du rôle du Groupe de contact, un diplomate européen a expliqué que cette instance était «souple» et que ses débats étaient surtout «informels».
«Il y a une réelle inquiétude au sein du Groupe sur le risque de dérapage dans la région» si la crise perdure à Belgrade et «ce sont les circonstances qui ont poussé le Groupe à n’évoquer jusqu’à présent que la Bosnie», a-t-il précisé.
A la question de savoir si cette instance pourrait un jour se saisir de la situation intérieure en Croatie si celle-ci venait à se détériorer, ce diplomate a répondu par l’affirmative.
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