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Actualités - REPORTAGE

En partenariat avec les universités françaises Les sciences des eaux au programme de l'ESIB (photos)

L’eau, principe de vie. Un liquide de plus en plus rare qui, au niveau régional plus particulièrement, constitue un enjeu stratégique. Car, avec le temps, la variabilité de cette ressource peut provoquer des pénuries graves. Ecoulements, infiltration et alimentation de nappes phréatiques sont perturbés par les projets de l’homme. La qualité des eaux se dégrade, aussi bien en surface que dans les réservoirs souterrains contaminés par des corps étrangers de toute provenance. Le Liban possède une certaine richesse en eau. Mais il est confronté à de sérieux problèmes: irrégularité saisonnière de cette ressource, ignorance du potentiel de stockage souterrain, drainage rapide à la mer, fragilité de la qualité en milieu karstique, difficultés de l’assainissement en habitat dispersé dans un relief morcelé et escarpé... Afin d’analyser les divers usages de l’eau et pouvoir la gérer à l’avenir de façon optimale, l’Ecole supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB, USJ) vient de créer un diplôme d’études approfondies (DEA) en sciences des eaux (ressource en eaux, quantité-qualité, processus, modélisation, gestion). Ce DEA s’inscrit dans le cadre d’un projet, «Centre scientifique de l’eau dans l’environnement», conçu en collaboration avec des universités françaises et qui sera financé par le gouvernement français. D’autres partenaires libanais et régionaux sont également sollicités.
La création d’un tel centre de recherche a un double objectif scientifique et pédagogique. En effet, «la formation et le renouvellement de la ressource en eau, le maintien de sa qualité, son utilisation rationnelle, les relations eau-santé humaine sont liés à un ensemble de processus mécaniques, physico-chimiques ou biologiques qui gouvernent les transferts de quantité d’eau ou d’élément contenus et transportés par elle», expliquent les responsables du projet. «Il importe donc plus que jamais de disposer d’une connaissance quantitative de ces processus, afin d’élaborer des outils scientifiques performants qui permettent de prévoir, à diverses échelles d’espace et diverses échéances de temps, l’évolution de cette ressource et de contrôler l’influence de l’homme sur le cycle hydraulique», soulignent-ils. C’est pourquoi des efforts considérables de recherche fondamentale et appliquée sont nécessaires. Ainsi, pour animer l’action de recherche de ce centre, un troisième cycle est prévu. Il commencera au mois de mars avec le DEA en sciences de l’eau.
Les Prs Wajdi Najm et Sélim Catafago, ingénieurs civils (ESIB), docteurs en génie hydrologique des universités françaises, chercheurs et consultants, dirigeront ce centre. Le DEA vise à former des enseignants et des chercheurs, des spécialistes de haut niveau, pour les administrations ou bureaux d’études concernés. En raison de l’importance des problèmes abordés, les études seront ouvertes à des étudiants des pays du bassin méditerranéen. Cela peut du reste promouvoir une synergie favorable à une meilleure utilisation commune de l’eau.
Le cycle du DEA démarre donc au mois de mars. Il doit s’étaler sur 15 mois avec, au programme, des enseignements théoriques et pratiques, des séminaires et des conférences, des visites techniques et enfin un stage de recherche dans un centre agréé sur un sujet approuvé par le comité scientifique de la Faculté d’ingénierie.

Collaboration
tous azimuts

L’initiation à la recherche se fait pour sa part à travers un stage de longue durée dans un centre d’accueil, sous la direction d’un enseignant. Ce stage, d’une durée de 5 à 8 mois, a pour objectif de développer chez l’étudiant l’ensemble des compétences nécessaires à un chercheur: recherche bibliographique, analyse critique de l’état de l’art, acquisition des méthodes de mesures, traitement des informations, maîtrise des techniques de communication.
Le stage se conclut par un mémoire à soutenance publique qui doit comporter une partie bibliographique et une autre technique.
Des interventions d’experts, aussi bien libanais qu’étrangers, qui ont une connaissance approfondie du sol libanais sont prévues dans ce programme. Ces spécialistes seront en outre invités à donner des conférences publiques afin de provoquer une sensibilisation générale aux problèmes de l’eau.
Sont autorisés à déposer des dossiers de candidature les ingénieurs diplômés de l’ESIB ainsi que les titulaires d’un diplôme reconnu habilité par la commission d’équivalence de l’USJ. La sélection est effectuée par un jury d’admission en fonction des places disponibles: 15 dans un premier temps pour le DEA, indépendamment des activités du Centre de recherche.
Pour mener à bien cette expérience et l’optimaliser au service du pays, l’ESIB va collaborer avec les ministères concernés par ce créneau, à savoir l’Environnement, les Ressources hydrauliques et électriques comme avec les organismes internationaux, la Banque mondiale etc.
Rappelons que toujours dans le même domaine, le département «Environnement et santé publique» de l’AUB et le DEA d’agronomie durable de l’UL (qui est un projet AUPELF-UREF) ont également pour objectif d’assurer une maîtrise rationnelle de l’eau et une protection de la qualité des hydrosystèmes. «Mais la spécificité du projet de l’USJ est qu’il vise la compréhension et la modélisation des fonctionnements hydrauliques, alors que l’AUB assure un suivi de la qualité de la ressource et que le projet AUPELF-UREF s’intéresse, pour sa part, aux aspects agronomiques de la gestion de l’eau. Ceci n’empêche pas, cependant, la complémentarité parfaite de tous ces domaines de recherche», concluent les cadres de l’USJ.

M.C.
L’eau, principe de vie. Un liquide de plus en plus rare qui, au niveau régional plus particulièrement, constitue un enjeu stratégique. Car, avec le temps, la variabilité de cette ressource peut provoquer des pénuries graves. Ecoulements, infiltration et alimentation de nappes phréatiques sont perturbés par les projets de l’homme. La qualité des eaux se dégrade, aussi bien en surface...