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Actualités - CHRONOLOGIE

Ciller continue ses menaces de frappes militaires La crise des missiles entre Ankara et Nicosie s'envenime

ANKARA, 10 Janvier (AFP). La Turquie et la «république turque de Chypre du nord» (RTCN) ont durci le ton vendredi à l’égard de la république de Chypre (partie grecque) qui veut s’équiper de missiles sol-air russes, la menaçant de rétorsions militaires et politiques.
Le ministre turc des Affaires étrangères Tansu Ciller a confirmé sans ambiguïté que la Turquie «frappera si nécessaire» en cas de déploiement des missiles S-300 dont Nicosie a annoncé l’achat à la Russie samedi dernier.
«Il n’est pas question que ces missiles soient installés», a déclaré Mme Ciller à la presse. La Turquie «ne restera pas les bras croisés devant la transformation de l’île en une poudrière» et «fera le nécessaire, même s’il s’agit de frappes», a-t-elle dit.
Mme Ciller, qui est également vice-premier ministre, confirmait ainsi les propos tenus la veille par le ministre de la Défense Turhan Tayan selon qui Ankara envisageait de recourir à des frappes en territoire chypriote-grec si ces missiles étaient déployés.
Mme Ciller n’a tenu aucun compte d’un appel à la retenue formulé la veille par les Etats-Unis. Le porte-parole du département d’Etat, Nicholas Burns, avait affirmé qu’il «n’y avait pas de raisons pour le gouvernement turc de menacer qui que ce soit».
Moscou et les Chypriotes-Grecs affirment que ces missiles sont purement défensifs. Ankara soutient qu’ils sont offensifs, qu’ils pourraient atteindre des installations militaires dans le sud de la Turquie, à moins de 100 km de la partie sud de Chypre, et que leur installation nécessitera la présence de techniciens russes.

Le parallèle avec Cuba

Les responsables turcs font un parallèle entre cette affaire et la crise des fusées de Cuba, qui avait mené les Etats-Unis et l’Union Soviétique au bord de l’affrontement en 1962. Même si la guerre froide est finie, plusieurs journaux ont reproché aux Chypriotes-Grecs de s’apprêter à introduire pour la première fois la Russie dans l’équation déjà compliquée de l’île.
De son côté, Rauf Denktash, président de la RTCN (reconnue uniquement par Ankara), a déclaré que son gouvernement ouvrirait la région de Varosha aux Chypriotes-Turcs si les missiles étaient déployés dans l’île, selon l’agence chypriote-turque TAK, reçue à Ankara.
Varosha (côte est, près de Famagouste sous contrôle turc), ancienne station balnéaire, est contrôlée par l’armée turque qui la maintient fermée à l’habitation et à l’utilisation des Chypriotes-Turcs depuis son intervention de 1974.
La région de Varosha sera «réintégrée socialement et économiquement à la région de Famagouste» si les missiles sont déployés à Chypre, a déclaré M. Denktash.
Il a également annoncé qu’il «suspendait» son soutien aux «mesures de confiance» proposées par l’ONU début 1994 comme premier pas vers une solution au problème de Chypre.
Il a estimé que ces «mesures de confiance» ne «signifiaient plus rien», devant la «mauvaise intention manifestée par les Chypriotes-Grecs dans l’achat des missiles».
L’ouverture par étapes de la région de Varosha à une utilisation par les Chypriotes-Grecs était l’une des composantes importantes de ces mesures de confiance. Une autre était la réouverture de l’aéroport international de Nicosie, fermé depuis 1974.
Chypre est divisée en deux parties, turque au nord et grecque au sud, depuis l’intervention de l’armée turque dans le nord en 1974, suite à un coup d’Etat nationaliste à Nicosie, soutenu par la junte alors au pouvoir à Athènes et qui visait à rattacher l’île à la Grèce.Depuis, Ankara maintient de 30.000 à 35.000 troupes dans le nord.
ANKARA, 10 Janvier (AFP). La Turquie et la «république turque de Chypre du nord» (RTCN) ont durci le ton vendredi à l’égard de la république de Chypre (partie grecque) qui veut s’équiper de missiles sol-air russes, la menaçant de rétorsions militaires et politiques.Le ministre turc des Affaires étrangères Tansu Ciller a confirmé sans ambiguïté que la Turquie «frappera si...