A cette occasion, le délégué d’Air France à Beyrouth, M. Jean-Jacques Cocquet, a offert, au restaurant «Le Brillat», à Achrafieh, un déjeuner auquel ont assisté les responsables de nombreux médias libanais de même que l’ambassadeur de France, M. Jean-Pierre Lafon, et son conseiller oriental, M. François Abi-Saab. Etaient également présents , à ce déjeuner devenu traditionnel, le président du syndicat des rédacteurs, M. Melhem Karam; M. Kamal Esber Ghorayeb, représentant le président du syndicat de la presse, M. Mohammed Baalbacki; un représentant du ministère du Tourisme et la conseillère de presse à la présidence de la République, Mlle May Kahalé.
Dans une brève allocution, le directeur régional d’Air France, M. Yves Picchi, de passage à Beyrouth, a fait part du succès remarquable de l’entreprise de redressement financier de la compagnie, mise en œuvre au début de 1994 par son président Christian Blanc. Il a souligné que cet équilibre financier et cette rentabilité ont pu être retrouvés sans hausse des tarifs grâce à une forte réduction des coûts internes (fermeture de lignes, productivité, renégociation des conditions de travail avec le personnel navigant) et externes (renégociation de tous les contrats avec les fournisseurs). Dès lors, le chiffre d’affaires d’Air France a augmenté de trois milliards de francs, la compagnie devrait être bénéficiaire cette année malgré la forte hausse des prix des carburants, et cette situation lui a permis d’aborder avec sérénité une fusion avec la compagnie domestique Air Inter, qui sera réalisée au mois d’avril prochain.
Après le redressement, la conquête: Air France, a indiqué M. Picchi, a contracté des alliances américaines (avec les compagnies Delta et Continental Airlines), ce qui permettra d’offrir d’énormes facilités en matière de correspondances , et cela grâce au réaménagment de la plate-forme de la compagnie à l’aéroport de Roissy-Charles De Gaulle. Cinq «vagues» horaires mettront ainsi en correspondance toutes les destinations du monde, le vol du matin de Beyrouth venant s’accrocher sur la «vague» la plus fournie aux environs de 13 heures. Enfin, Air France a étendu aux vols Continental et Delta son programme de fidélisation des clients, et cette compagnie a entrepris de rénover sa flotte, acquérant 20 avions long-courrier qui seront livrés à partir du printemps prochain. Air France, a conclu M. Picchi, se fixe l’objectif ambitieux de devenir une compagnie globale, la meilleure d’Europe.
Pour sa part, le délégué de la compagnie, M. Jean-Jacques Cocquet, a souhaité la bienvenue à ses invités avant d’évoquer en termes chaleureux les liens très étroits qu’ont toujours entretenus Air France et le Liban, «ce pays si profondément francophile». Même aux moments les plus durs de la guerre, a-t-il rappelé, Air France a maintenu sa présence dans ce pays qu’elle a été la dernière compagnie aérienne étrangère à quitter, et aussi la première à y revenir. M. Cocquet, qui est à la tête du bureau beyrouthin, s’est félicité de l’excellente image de marque d’Air France au Liban — et il a rendu, à ce propos, un hommage appuyé à son prédécesseur M. Charles Khadige — ainsi que du coefficient de remplissage des apppareils desservant la capitale libanaise, les recettes s’avérant supérieures aux prévisions en dépit des événements d’avril dernier au Liban-Sud. Le Liban, a-t-il signalé, représente à lui seul 50% du chiffre d’affaires réalisé par la compagnie au Proche-Orient; il a annoncé qu’en sus des sept vols hebdomadaires Beyrouth-Paris en Airbus 310, Air France mettra en service, à partir de mars prochain, un vol supplémentaire le dimanche et deux vols cargos le mardi et le jeudi.
M. Cocquet a encore souligné les avantages, pour les voyageurs en partance de Beyrouth, du programme «Le Hub», qui mettra à leur disposition, à l’arrivée à Paris, non moins de 453 vols par jour à destination de 96 pays. Il a rappelé de même qu’au départ de Beyrouth, un système d’enregistrement «de bout en bout», c’est-à-dire jusqu’à leur destination finale, est prévu pour les voyageurs transitant par Paris; de même, existe un système d’enregistrement à distance (par simple appel téléphonique) pour les passagers voyageant sans bagages. En conclusion, M. Cocquet a exposé le programme de développement de la représentation d’Air France au Liban, qui inclut notamment le regroupement de la direction dans des locaux neufs.
Prenant la parole à son tour, l’ambassadeur Lafon a tenu à remercier Air France «pour s’être maintenue à la hauteur de sa réputation» en refusant de suspendre ses vols desservant Beyrouth, même au plus fort de l’opération israélienne «Raisins de la colère», au printemps dernier. Il s’est félicité du programme de développement que s’est assigné la compagnie laquelle, a-t-il souligné, «a passé les commandes d’appareils qu’il fallait malgré les interférences de certains ministres français». L’ambassadeur a conclu par «une espérance: celle de voir instituer, entre Paris et Beyrouth, une navette aérienne comportant un vol toutes les deux ou trois heures».
Enfin, M. Melhem Karam s’est fait l’interprète de l’amitié liant Air France et la presse libanaise, affirmant que ce déjeuner annuel était devenu une véritable tradition que les journalistes se font un plaisir d’honorer.
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