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Actualités - CHRONOLOGIE

Moubarak en a donné hier le coup d'envoi Travaux pharaoniques pour un nouveau Delta à Abou Simbel

ABOU SIMBEL (Egypte), 9 janvier (AFP). — L’Egypte a donné jeudi le coup d’envoi des travaux pharaoniques pour un «nouveau Delta» dans ses déserts du sud-ouest afin de porter d’ici 25 ans grâce à l’eau du Nil sa superficie utilisable à 30% du territoire contre 5,5% aujourd’hui.
«L’heure de la mobilisation nationale a de nouveau sonné», a lancé le président Hosni Moubarak dans un discours près d’Abou Simbel, à l’extrême sud de l’Egypte. Il paraphrasait le slogan favori de l’ex-président Gamal Abdel Nasser, 36 ans après la pose de la première pierre du Haut Barrage d’Assouan.
De nombreuses personnalités, hommes d’affaires et artistes avaient été conviés à la cérémonie en plein désert, ponctuée de banderoles reprenant d’autres slogans nassériens adressés au président, comme «le désert verdoie là où vous passez».
«Nous vivons une journée historique qui marque le début d’une nouvelle ère pour l’Egypte, l’ère de la sortie de l’étroite vallée (du Nil) vers toutes les terres du pays», a affirmé M. Moubarak. «Ce projet sera le pont qui permettra à l’Egypte de passer au 21e siècle et d’assurer aux Egyptiens une vie meilleure».
Le creusement du «canal du sud de la vallée» qui permettra d’irriguer un «nouveau Delta» a commencé fin 1996 et doit durer trois ans. L’ouvrage mesurera dans un premier temps 67 km de long sur 30m de large et 6m de profondeur.
Une station de pompage, dont la construction doit s’achever dans quatre ans, permettra de puiser à raison de 25 millions de m3 par jour l’eau du lac Nasser, la retenue du Haut Barrage qui forme le plus grand lac artificiel du monde. L’eau passera par six tunnels de 1,5 km de long chacun pour aller dans le futur canal.
Le projet, qui représente la première phase du «nouveau Delta», coûtera 5,5 milliards de livres égyptiennes (1,8 md USD). Il permettra de cultiver dans quatre ans 200.000 feddans (un feddan = 0,4 ha) le long des rives du canal.
A terme, grâce également à l’utilisation des ressources d’eau souterraines et du retraitement des eaux usées, l’Egypte compte se doter d’au moins un million de feddans cultivables supplémentaires par rapport aux huit millions actuels.
Le premier ministre Kamal al-Ganzouri a affirmé que ce projet n’amènera pas l’Egypte à «puiser des eaux du Nil plus que sa quote-part de 55,5 mds de m3 par an» conformément à l’accord conclu avec le Soudan en 1959.

Un projet similaire au Sinaï


Pour M. Ganzouri, ce projet s’impose car «l’Egypte compte actuellement 63,7 millions d’habitants et chaque habitant ne dispose que de 529m2 de terres agricoles».
Selon des études de faisabilité effectuées par le gouvernement, en coopération avec des experts étrangers, il existe 3,4 millions de feddans de terres arables inexploitées dans le sud de l’Egypte.
L’Egypte a besoin de 100 mds USD d’investissements par an pour accomplir ses projets de développement, a ajouté M. Ganzouri soulignant que le pays est capable par ses propres moyens d’assurer 20% de ces investissements.
En décembre, il avait expliqué que le gouvernement avait un plan de 90 mds USD sur 20 ans pour développer le sud de l’Egypte, qui représente 58% de la superficie du pays et dont les dix millions d’habitants actuels pourront être multipliés par cinq sur la période.
L’Egypte poursuit un projet similaire dans le Sinaï, où elle creuse un canal pour valoriser l’immense superficie désertique qui forme son flanc oriental.
M. Ganzouri a répondu aux critiques de l’opposition, notamment sur les risques d’évaporation de l’eau transportée par le canal du «nouveau Delta»: selon lui, ils sont minimes et la construction de pipelines aurait coûté vingt fois plus cher que le passage à ciel ouvert.
ABOU SIMBEL (Egypte), 9 janvier (AFP). — L’Egypte a donné jeudi le coup d’envoi des travaux pharaoniques pour un «nouveau Delta» dans ses déserts du sud-ouest afin de porter d’ici 25 ans grâce à l’eau du Nil sa superficie utilisable à 30% du territoire contre 5,5% aujourd’hui.«L’heure de la mobilisation nationale a de nouveau sonné», a lancé le président Hosni Moubarak...