ALGER, 9 Janvier (AFP). — Le quotidien privé «El-Watan» a mis en cause, jeudi, l’attitude des autorités face aux groupes armés islamistes, à la suite d’un massacre de civils dans le village de Douaouda, aux portes d’Alger, et de la série d’attentats à la voiture piégée dans la capitale.
«On se demande à quoi sert un poste de police ou un barrage permanent de militaires ou de gendarmes, lorsque les terroristes peuvent attaquer un village, de surcroît situé aux abords d’une route nationale, avec autant de facilité, prenant même des otages pendant plus de dix heures», écrit le journal.
«Le citoyen est en situation de se poser des questions et de douter de l’éradication d’une terreur qu’il vit au quotidien, notamment quand le chef du gouvernement (Ahmed Ouyahia) emprunte le ton de la démagogie pour affirmer que le terrorisme n’est plus que résiduel», ajoute-t-il.
«Qui veut-il convaincre? Comment peut-on parler de crédibilité de l’Etat lorsqu’un attentat comme celui de la rue Didouche Mourad (7 à 20 morts et une centaine de blessés, selon les bilans) passe comme une brève au journal télévisé de 20 heures?», se demande «El-Watan».
Citant des témoignages recueillis à Douaouda, au lendemain du massacre qui y a été perpétré lundi dernier, «El-Watan» indique que «les militaires en faction sur les hauteurs du village ont refusé de se déplacer pour porter secours aux citoyens, pour la simple raison qu’ils n’avaient pas reçu l’autorisation de quitter le poste de contrôle».
Selon les mêmes témoignages cités par le journal, les policiers, alertés quelques heures avant le massacre sur la présence suspecte d’un groupe d’hommes armés, n’ont procédé qu’à une «fouille rapide» avant de regagner le commissariat.
Dix-huit habitants de Douaouda ont été tués et 18 autres blessés lors de ce massacre à l’explosif et à l’arme blanche.
«Lors de l’enterrement des 18 victimes, les terroristes se trouvaient dans le cimetière, défiant ainsi les villageois, impuissants, mais aussi les forces de sécurité de la région et, par-delà, l’autorité de l’Etat».
Au cours des derniers mois, les groupes armés islamistes ont commis une série de massacres de villageois et d’attentats à l’explosif en ville, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés.
De son côté, le chef du gouvernement continue de soutenir que le terrorisme a été «défait» en Algérie.
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