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Actualités - CHRONOLOGIE

Efforts de conciliation au sein de la CMA à propos du rachat de la générale maritime



Les deux principaux actionnaires (libanais) de la compagnie maritime d’affrètement, M. Jacques Saadé, président de cette firme, et son frère M. Johnny Saadé qui lui reprochait de l’avoir tenu à l’écart de la décision de racheter la Compagnie générale maritime (CGM), tentent actuellement, par l’intermédiaire de leurs avocats-conseils, d’élaborer un cadre de discussions assorti d’un calendrier précis, en vue de régler leur différend, rapporte dans sa dernière livraison le journal économique français «Les Echos».
Pour Jacques Saadé, écrit ce journal, il s’agit de convaincre son frère qu’il a eu raison de reprendre la CGM à l’automne dernier, dans le cadre d’une privatisation de gré à gré; et pour Johnny Saadé qui a fait préciser par son avocat Me Georges Kiejman que son comportement «n’est en rien dicté par le souci des intérêts des tiers, quels qu’ils soient, mais par les siens propres», il s’agit de se forger une opinion, documents à l’appui. Johnny Saadé, poursuit «Les Echos», a en main depuis le 2 janvier le cahier des charges de la privatisation, un texte qui avait été publié en août dernier par le «Journal de la marine marchande», ainsi que l’offre de la compagnie maritime d’affrètement sur la CGM remise aux pouvoirs publics. Selon son avocat, M. Johnny Saadé souhaite également soumettre à une contre-expertise les analyses financières réalisées pour le compte de la CMA, et qui ont guidé cette opération d’achat.
En cas d’avis négatif, une action en annulation de cette privatisation ne serait pas exclue, dans la mesure où Johnny Saadé souligne qu’il n’avait pas été formellement consulté sur le rachat de la CGM; Johnny Saadé, poursuit le journal, pourrait également tenter de mettre son frère en minorité car comme Johnny, Jacques Saadé ne contrôle que 48,4% de la CMA: les 3,17% restants sont détenus par la société Rodolphe Saadé, dans laquelle les frères et leurs alliés respectifs sont strictement à égalité. Pour l’heure c’est Jacques Saadé qui préside cette holding charnière, ce qui lui confrère la majorité au sein de la CMA. Mais selon Me Kiejman, la durée des mandats des administrateurs de la société Rodolphe Saadé a expiré, ce qui laisse entrevoir une brèche. Si Johnny Saadé, au contraire, émet un avis positif au rachat de la CGM, l’incident sera clos sur le fond, estime enfin «Les Echos».
De son côté, l’hebdomadaire satirique «Le Canard Enchaîné» souligne que l’opération devait être annulée, «cela ne ferait guère que la troisième privatisation de Chirac qui, en deux mois, sombre corps et biens». Si en effet Johnny Saadé se retire de la course, écrit «Le Canard», la commission de la privatisation risque fort de constater que la CMA ne tient pas ses promesses, et donc de lui reprendre la CGM pour rechercher un nouvel acquéreur. Selon l’hebdomadaire, Johnny Saadé reproche à son frère de lui avoir caché les engagements pris par leur société pour obtenir la CGM: «Il a ainsi découvert que Jacques avait, entre autres, garanti au gouvernement qu’il apporterait 200 millions de francs de fonds propres à la CGM», et il redoute que les besoins financiers de la Générale maritime fassent sombrer leur propre groupe.
Les deux principaux actionnaires (libanais) de la compagnie maritime d’affrètement, M. Jacques Saadé, président de cette firme, et son frère M. Johnny Saadé qui lui reprochait de l’avoir tenu à l’écart de la décision de racheter la Compagnie générale maritime (CGM), tentent actuellement, par l’intermédiaire de leurs avocats-conseils, d’élaborer un cadre de discussions...