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Actualités - CHRONOLOGIE

Chaque jour qui passe aggrave l'érosion de son pouvoir La série noire continue pour Milosévic (photos)

BELGRADE, 8 Janvier (AFP). — Le mouvement d’opposition au régime de Slobodan Milosevic est entré dans sa huitième semaine sans donner de signes d’essoufflement, alors que la série noire continuait pour le président serbe, avec notamment la menace de voir les députés monténégrins déserter le Parlement fédéral.
L’un des dirigeants de l’opposition serbe Vuk Draskovic a appelé les sympathisants de celle-ci à venir à nouveau manifester en voiture dans le centre de Belgrade, en milieu d’après-midi.
S’adressant par ailleurs aux policiers anti-émeutes qui avaient établi des cordons pour empêcher quelque quarante mille manifestants d’entamer une marche de protestation, M. Draskovic a rappelé que «même le régime communiste de Tito ne faisait pas sortir sa police dans les rues pour Noël».
«Les jeunes gens en uniforme de policiers font également partie de ce peuple, a-t-il poursuivi. Pour vous aussi c’est Noël, le savez vous? On vous a envoyés ici aujourd’hui pour provoquer une effusion de sang. Mais Noël est la plus grande fête chrétienne... et donc, je dis à la police, Paix divine, le Christ est né.»
A l’issue de la manifestation, alors que le concert de milliers de sifflets et la musique du film «Underground» d’Emir Kusturica résonnaient encore dans les rues, la coalition Ensemble a lancé son opération de charme annoncée à l’égard de la police.
Ses trois dirigeants, Vesna Pesic, de l’Alliance civique, Vuk Draskovic, du Mouvement serbe de renouveau, Zoran Djindjic, du Parti démocrate, se sont approchés du cordon de police pour parler aux hommes casqués, munis de matraques et de boucliers en plexiglas, et leur souhaiter bon Noël orthodoxe.
La plupart des policiers ont accueilli de bonne grâce cette première prise de contact, environ un sur cinq seulement refusant de serrer la main des opposants.

Les doyens
de faculté

Par ailleurs, neuf doyens de faculté ont apporté publiquement leur soutien à leurs étudiants qui réclament, comme l’opposition, la reconnaissance des résultats des municipales du 17 novembre, partiellement annulés au profit du Parti socialiste au pouvoir.
La menace du président du Parlement du Monténégro, la petite république qui forme avec la Serbie la république fédérale de Yougoslavie (RFY), lancée sur les ondes d’une radio locale, traduit l’énervement croissant des responsables de Podgorica face à l’isolement international auquel les réduit la crise politique serbe.
Dans une déclaration à Radio Budva, Svetozar Marovic a estimé que les députés de sa république devraient boycotter le Parlement fédéral yougoslave.
De son côté, la Cour suprême de Serbie a reconnu la victoire de l’opposition à Lapovo, à 120 km au sud de Belgrade, selon des responsables de la coalition Ensemble.
Cette décision va dans le sens des recommandations de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, qui a confirmé la victoire de l’opposition dans 14 villes, dont Lapovo.

Vers la désobéissance
civile

En même temps, elle dément les indications données à l’OSCE par le chef de la diplomatie de Belgrade, Milan Milutinovic, qui a cité Lapovo parmi les villes remportées par le Parti socialiste du président Milosevic.
Ainsi chaque jour semble aggraver l’érosion du pouvoir de M. Milosevic qui peut compter ses alliés sûrs sur les doigts d’une main: sa police, sa télévision, son Parti socialiste SPS et celui, néo-communiste, de sa femme Mira.
Après le succès du rassemblement politico-religieux à la veille du Noël orthodoxe, lundi soir à Belgrade, où plus de deux cent mille personnes ont pu traverser à deux reprises la ville sans être inquiétées par la police, la coalition d’opposition Ensemble prépare d’autres formes d’action.
A commencer par le blocage des téléphones de tous les ministères. La liste des numéros à appeler devrait être publiée par un quotidien indépendant, a indiqué mardi M. Djindjic.
En outre, si dans les jours qui viennent le pouvoir ne fait pas de concessions, les sympathisants de l’opposition passeront à la désobéissance civile, refusant de payer leurs notes d’électricité et la redevance télévision.
BELGRADE, 8 Janvier (AFP). — Le mouvement d’opposition au régime de Slobodan Milosevic est entré dans sa huitième semaine sans donner de signes d’essoufflement, alors que la série noire continuait pour le président serbe, avec notamment la menace de voir les députés monténégrins déserter le Parlement fédéral.L’un des dirigeants de l’opposition serbe Vuk Draskovic a appelé...