Au vingtième jour de la crise, les otages ont plusieurs fois, hier, chanté en chœur des airs populaires pour essayer de mieux supporter leur séquestration dans la résidence de l’ambassadeur du Japon, prise d’assaut le 17 décembre par une vingtaine de guérilléros fortement armés du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA), et encerclée depuis par 300 policiers.
«J’ai pris connaissance de la manière dont le gouvernement péruvien traite cette affaire et cela m’incite à réitérer notre souhait que toutes les personnes séquestrées sortent saines et sauves de la résidence», a déclaré à la presse M. Aranibar, à l’issue d’un entretien avec le président péruvien Alberto Fujimori, auquel il a renouvelé «l’appui du gouvernement et du peuple» de Bolivie.
Souffrant de diabète et d’hypertension artérielle, l’ambassadeur bolivien, Jorge Gumucio, est le dernier diplomate, avec l’ambassadeur du Japon Morihisa Aoki, encore détenu par les guérilléros du MRTA, alors que quatre membres présumés de ce mouvement sont détenus près de La Paz, la capitale bolivienne.
Ces quatre détenus «sont traités dans le plus complet respect des droits de l’homme. Leur situation est totalement normale, conforme aux normes pénales les plus modernes», a déclaré le ministre bolivien.
Il a indiqué que deux représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), basés à Buenos Aires, ont effectué samedi en Bolivie «une importante visite pour vérifier la situation des prisonniers du MRTA». Mais le ministre a affirmé qu’il n’y avait aucune «négociation en cours ni prévue» avec le chef du commando, Nestor Cerpa Cartolini.
Trois hommes et une femme, accusés d’appartenir au MRTA, sont détenus en Bolivie. Ils seraient impliqués dans l’enlèvement d’un industriel du ciment en novembre 1995, Samuel Doria Medina, qui aurait été libéré contre une rançon évaluée à 1,2 million de dollars.
Capturées en janvier 1996, ces quatre personnes n’ont pas encore été jugées et le Pérou demande leur extradition.
Les déclarations du ministre bolivien sur la situation des membres du MRTA dans les prisons de son pays contrastent avec l’attitude des autorités de Lima, qui ont supprimé les visites de la Croix-Rouge aux détenus du MRTA dans les prisons péruviennes, peu après la prise d’otages, comme l’a confirmé à la presse un responsable du CICR, Roland Bigler.
Dimanche, les visites à la résidence de l’ambassadeur du Japon à Lima du responsable du CICR, Michel Minnig, et de l’évêque d’Ayacucho, Juan Luis Cipriani, interrompues vendredi, avaient repris. Elles constituent le lien unique et indispensable entre les autorités péruviennes, les otages et le commando.
Simple passeur de messages et soulignant n’avoir aucun rôle de négociateur, M. Minnig a accompagné à la résidence Mgr Cipriani, ami personnel du président péruvien Alberto Fujimori, qui affirme lui aussi ne pas être «médiateur» et n’effectuer que des visites «pastorales» aux otages.
Le commando preneur d’otages a appelé publiquement le chef de l’Etat péruvien à reprendre un contact direct, l’avertissant qu’avec «des déclarations arrogantes et sans dialogue, il n’y aura jamais de solution».
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