Le porte-parole du Kremlin, Sergueï Iastrjembski, a annoncé hier lors d’un point de presse que Boris Eltsine, âgé de 65 ans, souffrait d’un «gros rhume», qui le contraignait à annuler toutes ses réunions de travail et à rester chez lui pendant les «prochains jours».
Le conseil des médecins du président russe — qui avait pris toutes les décisions concernant le quintuple pontage coronarien qu’a subi Boris Eltsine le 5 novembre dernier — s’est réuni hier après-midi à Gorki-9, la résidence de la banlieue ouest de Moscou où Boris Eltsine s’est installé le 22 décembre, selon la télévision russe RTR.
Mais M. Iastrjembski a démenti cette information, affirmant que seul le médecin en chef du Kremlin, Sergueï Mironov, avait rendu visite au président russe. Le porte-parole du Kremlin a également pronostiqué que M. Eltsine se rétablirait «d’ici la fin de la semaine».
Le président russe avait présidé hier matin une réunion de ses principaux collaborateurs chargés des questions de défense.
La télévision a montré de brèves images silencieuses de Boris Eltsine allant lentement à la rencontre de ses collaborateurs, leur serrant la main, avant d’aller s’asseoir à la table de réunion.
Le président russe a fait de nombreuses apparitions publiques depuis son retour au Kremlin le 23 décembre, après quelque six mois d’absence en raison de ses problèmes cardiaques.
Dans les brefs extraits de ces interventions retransmis par la télévision, M. Eltsine s’est déclaré prêt à attaquer de front les multiples problèmes intérieurs russes et a annoncé un calendrier chargé de rencontres internationales pour les premiers mois de 1997.
Semi-retraite
Mais de nombreux analystes avaient pronostiqué ces dernières semaines que M. Eltsine, même officiellement rétabli, ne pourrait être qu’un président en semi-retraite, en raison de son mauvais état de santé général.
Le général Alexandre Lebed, devenu l’un des principaux opposants du président russe et candidat déclaré à sa succession, a récemment affirmé que Boris Eltsine, réélu en juillet pour quatre ans, était incapable de diriger le pays car il était toujours «très malade».
M. Iastrjembski a toutefois assuré hier que M. Eltsine avait l’intention de tenir ses rendez-vous internationaux, à commencer par un sommet de la Communauté des Etats Indépendants à Moscou le 17 janvier et une rencontre avec le président français Jacques Chirac à Zavidovo (nord de Moscou) le 2 février.
M. Iastrjembski a également assuré que le «refroidissement» du président russe n’était pas lié à sa récente opération.
«Je pense que la vague de grippe qui sévit actuellement n’a pas épargné la famille présidentielle, dont plusieurs membres ont déjà souffert et souffrent encore», a encore souligné M. Iastrjembski, en indiquant avoir parlé avec les médecins du président juste avant son point de presse.
Le Kremlin a fait vœu de transparence sur la santé de M. Eltsine. Mais lors de la dernière attaque cardiaque subie par le chef d’Etat en juin dernier, la présidence avait pendant de longues semaines fait état d’une extinction de voix ou d’un refroidissement.
Le premier déplacement de M. Eltsine à l’étranger est prévu le 4 février pour un sommet Russie-Union européenne à La Haye (Pays-Bas), suivi par un sommet russo-américain en mars, en principe aux Etats-Unis.
M. Eltsine a eu samedi plusieurs heures d’entretien avec le chancelier allemand Helmut Kohl, qu’il a accueilli dans sa résidence de Zavidovo sous une tempête de neige.
M. Kohl avait alors souligné que le président Eltsine deviat être «raisonnable» et se «ménager encore quelque temps». Un conseil que lui avait déjà prodigué le célèbre cardiologue américain Michael DeBakey qui, après avoir assisté comme consultant à l’opération, avait enjoint le chef de l’Etat de faire preuve de modération notamment en matière de consommation d’alcool.
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