Le chef de l’Etat a expliqué lors d’une conférence de presse télévisée que la nouvelle législation était une nécessité pour la survie de la Corée du Sud face à la concurrence internationale, invitant ses concitoyens à «partager le fardeau» qu’impose la restructuration de l’industrie nationale.
Mais cet appel n’a guère été entendu. Des milliers d’employés ont rejoint le mouvement mardi, en particulier ceux du secteur hospitalier et des trois principales chaînes de radio et de télévision.
La loi sur le travail adoptée le 26 décembre permettra «d’apporter un élan notable pour une meilleure compétitivité. Nous devrions tous partager le fardeau des difficultés auquelles l’industrie fait face», a expliqué M. Kim, dans une allocution prononcée à l’occasion du Nouvel An.
Répondant à ces propos, le chef de la Confédération coréenne des syndicats (KCTU), M. Kwon Young-Kil, a averti le pouvoir que les grèves allaient encore se durcir, soulignant que le secteur public pourrait bientôt prendre part au mouvement si la loi en question n’était pas abrogée.
M. Kwon, dont le syndicat qui revendique 300.000 membres est à la pointe des grèves depuis la fin décembre, a réaffirmé qu’il passerait outre à la convocation du ministère public adressée à une trentaine de dirigeants syndicaux les enjoignant de se présenter sans délai pour interrogatoire, sous peine d’être l’objet d’un mandat d’arrêt dès mercredi.
La Bourse de Séoul a une nouvelle fois enregistré un plongeon mardi, clôturant sur une baisse de 2,5% malgré le discours de M. Kim.
«Le changement et la réforme, ensemble avec la globalisation, représentent notre stratégie pour la survie», a dit le chef de l’Etat. «La nouvelle loi a été mise en place pour que notre législation sur le travail soit en phase avec celle des pays avancés», a-t-il ajouté.
«L’ancienne loi n’avait pas été amendée depuis 43 ans, une révision s’imposait», a-t-il expliqué, soulignant que l’emploi des ouvriers dépendait lui-même de la survie des affaires.
La nouvelle législation simplifie la procédure de licenciement, augmente le nombre d’heures œuvrées, facilite le remplacement des grévistes par des intérimaires et impose des restrictions sur le fonctionnement des syndicats.
Selon la KCTU, 15.000 employés du secteur hospitalier faisaient grève mardi, de même que des centaines d’employés des trois principales chaînes de télévision et de radio.
Quelque 240.000 travailleurs observaient le mouvement mardi sur 210 sites dans le pays, selon la KCTU, mais un chiffre plus important encore était attendu plus tard dans un bilan de fin de journée.
Ce mouvement de grève est devenu le plus important dans le pays depuis l’arrivée au pouvoir du président Kim Young-Sam, début 1993.
La Fédération coréenne des syndicats (FKTU), la première centrale syndicale du pays qui réunit 1,2 million de membres et de tendance plus conservatrice, n’a pas pour le moment indiqué si elle prendrait part au mouvement mardi.
Elle avait précédemment annoncé qu’elle comptait lancer un mot d’ordre de grève à compter du 11 janvier, si la loi n’était pas abrogée.
Les autorités ont revu à la hausse leur estimation des pertes enregistrées du fait des grèves par l’économie nationale qui totalisent désormais 1,42 milliard de dollars.
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