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Actualités - CHRONOLOGIE

Au cours d'une réunion consacrée au suivi de la conférence de Washington Hariri invite le secteur privé à jouer son rôle dans le développement (photos)

Le gouvernement est convaincu du rôle du secteur privé. Cependant, il est demandé à ce secteur d’assumer pleinement son rôle et ses responsabilités. Ce sont les termes utilisés hier par le premier ministre, M. Rafic Hariri, au cours de la rencontre organisée avec les hommes d’affaires libanais au palais gouvernemental à Sanayeh. Cette réunion, destinée à établir un «follow up» de la «conférence des amis du Liban» à Washington, dans son volet privé, était dirigée par MM. Fouad Siniora, ministre d’Etat pour les Affaires Financières, et Yassine Jaber, ministre de l’Economie et du Commerce.
Le président du conseil, qui a fait une apparition de dix minutes, a promis à la centaine de patrons libanais présents d’organiser bientôt avec eux une table ronde à l’effet d’examiner les moyens d’activer les «acquis de Washington». Ce fut aussi l’occasion pour M. Hariri d’inviter le secteur privé à «prendre conscience du rôle qu’il a à jouer dans le développement du pays et de son économie et d’avoir confiance dans ce rôle». «Nos responsabilités sont égales dans ce domaine. On ne peut réclamer de vivre pleinement une économie libérale sans pouvoir l’assumer», a-t-il dit.
Des domaines
inexploités

Invitant le secteur privé à oser investir dans des domaines prometteurs et qui demeurent cependant inexploités le premier ministre n’a pas déterminé ces domaines. M. Hariri a relevé l’importance de la «productivité et du long terme», l’opposant à la «rentabilité immédiate».
Dénonçant le fait que «notre balance commerciale accuse un déficit avec tous les pays», excepté les Emirats arabes unis, M. Hariri a, de nouveau, mis en exergue la responsabilité conjointe de l’Etat et du privé pour faire face à ce problème.

La négligence du
gouvernement

Les différentes interventions des représentants des organismes économiques et dirigeants présents à la réunion — qui, bien entendu, avaient fait le voyage jusqu’à Washington — devaient notamment traduire leur dépit, sinon leur indignation, eu égard à l’organisation défectueuse du volet privé de la «conférence des amis du Liban».
Il n’est plus un secret aujourd’hui que les invitations adressées aux sociétés américaines n’avaient été lancées qu’une semaine avant la tenue de la réunion et que pas plus de 25% des sociétés conviées — 90 sociétés américaines avaient été approchées — s’étaient fait représenter et au niveau des «Chief-executive». Il faut cependant souligner que les représentants du secteur privé n’ont aucunement contesté l’initiative en elle-même — bien au contraire — mais plutôt l’aspect organisationnel. Cela d’autant plus que la défection à ce niveau n’a pas manqué d’amoindrir l’impact de la conférence dans son volet privé.
Mais, sans doute, la question majeure demeure celle du rôle que l’on veut accorder au secteur privé, comme l’a d’ailleurs soulevé le président de la «C.C.I.B» M. Adnan Kassar.
Sans doute aussi que le gouvernement veut faire assumer au secteur privé ses responsabilités avant de lui reconnaître un rôle comme partenaire à part égale. Autrement dit, les responsabilités du secteur privé consistent, d’abord et pour chacun des secteurs, à faire son propre ménage. Ensuite, il est demandé aux entreprises et à l’intérieur de chacun de ces secteurs, d’oser, concrètement, les «restructurations» qui s’imposent. Aussi, faut-il sans doute réexaminer les termes du «contrat social» entre les dirigeants d’entreprise et les salariés. Toutes ces priorités devaient être soulignées par M. Siniora.
Il est enfin à espérer que la conférence de Washington, dans son volet privé, serve à jeter les jalons d’un dialogue franc et responsable entre les secteurs public et privé.
Il est également à espérer que la poursuite de ce dialogue ne dépende pas, à tous les coups, un aller-retour Beyrouth-Washington.

Nayla ABI KARAM
Le gouvernement est convaincu du rôle du secteur privé. Cependant, il est demandé à ce secteur d’assumer pleinement son rôle et ses responsabilités. Ce sont les termes utilisés hier par le premier ministre, M. Rafic Hariri, au cours de la rencontre organisée avec les hommes d’affaires libanais au palais gouvernemental à Sanayeh. Cette réunion, destinée à établir un «follow up»...