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Actualités - CHRONOLOGIE

A quelques mètres du siège du gouvernement brésilien La foire du Paraguay, un marché illégal en plein coeur de Brasilia

BRASILIA, 7 Janvier (AFP). — Toute une gamme de produits introduits en contrebande au Brésil par la frontière du sud est vendue à la «foire du Paraguay», grand marché illégal organisé tous les jours en plein air à deux pas du centre-ville.
Un peu plus de 1.200 kiosques de vente sont installés côte à côte dans l’aire de stationnement du gymnase municipal, dans le prolongement de l’axe monumental où s’élèvent le palais présidentiel et le ministère de l’Economie. On y vend à bas pris de la marchandise acquise dans la zone franche de Ciudad del Este (Paraguay) et introduite clandestinement au Brésil sans paiement de la taxe d’importation.
Electroménager, jouets, parfums, tapis et vêtements, tous les produits de consommation vendus à la foire du Paraguay attirent grand nombre de clients, alléchés par des prix plus accessibles que dans les centres commerciaux de la capitale.
Créée en mai 1995, la Foire du Paraguay est tenue par près de 2.000 «sacoleiros». Ces derniers se rendent environ deux fois par mois en bus à Ciudad del Este munis d’une «sacola» (grand sac de voyage) qu’ils remplissent de produits achetés hors taxes. Ils introduisent leurs achats au Brésil sans payer de droits d’importation et revendent le tout bon marché à Brasilia.
Cela fait dix ans que des sacoleiros sillonnent la capitale pour écouler leur marchandise de contrebande dans des kiosques ambulants qui n’acquittent pas de taxes.
Les marchands de la foire de Brasilia sont toutefois les premiers à revendiquer la légalisation de la profession. Comme l’explique Julio César Moraes, président de l’Association des marchands de la foire du Paraguay: «Nous voulons payer les droits d’importation et les impôts de commerce, mais nous exigeons qu’ils soient proportionnels à nos gains et non à ceux des grands importateurs».

Une activité de famille

«Nous ne sommes pas malhonnêtes et la preuve en est que nous refusons de commercialiser des produits tels que l’alcool, le tabac, les médicaments ou même les armes à la foire. Ici, c’est peut-être de la contrebande mais c’est d’abord une activité de famille», explique Maria Lima de Araujo, propriétaire d’un kiosque de tapis importés.
Malgré l’illégalité de son activité, la foire du Paraguay est soutenue inconditionnellement par le maire de Brasilia ainsi que par les députés du district fédéral: tous y voient un moyen efficace de réduire le chômage, qui atteint 150.000 personnes dans la capitale. Ce sont les autorités locales qui ont cédé le lieu d’installation de la foire.
Les habitants de Brasilia semblent eux aussi souhaiter le maintien de la foire du Paraguay: 25.000 ont signé une pétition au ministre de l’Economie demandant sa préservation et l’arrêt des harcèlements de la police.
En effet, sous la pression de l’Association des commerçants de Brasilia, le gouvernement fédéral tente de contenir l’activité des contrebandiers. La police fédérale fait des rondes sur la foire, confisque des produits et intimide les marchands.
Pour lutter contre la contrebande, la franchise douanière a été ramenée à 150 dollars par personne et par mois. Le contrôle aux frontières a été renforcé et des barrages volants effectués sur les routes permettent à la police de saisir une bonne partie de la marchandise.
L’Etat étudie le moyen de régulariser la situation des sacoleiros. Certains députés proposent la création d’une zone franche à Brasilia, d’autres suggèrent l’abolition de toutes les taxes commerciales.
BRASILIA, 7 Janvier (AFP). — Toute une gamme de produits introduits en contrebande au Brésil par la frontière du sud est vendue à la «foire du Paraguay», grand marché illégal organisé tous les jours en plein air à deux pas du centre-ville.Un peu plus de 1.200 kiosques de vente sont installés côte à côte dans l’aire de stationnement du gymnase municipal, dans le prolongement de...