Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les actions terroristes de l'Extrême droite réveillent les antagonismes en Afrique du sud

JOHANNESBURG, 7 Janvier (AFP). — Les actions terroristes de l’extrême-droite, qui a revendiqué deux séries d’attentats apparemment dirigés contre la communauté musulmane, ont réveillé les antagonismes de la société sud-africaine, en voie de réconciliation depuis la fin de l’apartheid.
Dimanche dernier, trois bombes visant une mosquée, un bureau de poste et un magasin de Rustenburg (nord-ouest de Johannesburg) ont fait un blessé et causé des dommages considérables. La veille de Noël, deux bombes avaient fait quatre morts et une soixantaine de blessés à Worcester, dans la région du Cap, dans un quartier essentiellement fréquenté par les métisses.
Le Congrès national africain (ANC, au pouvoir) a appelé la population à «ne pas paniquer face à cette provocation barbare», tandis que la direction de la police appelait au calme en affirmant qu’une «réaction trop vive, verbale ou physique, pourrait relancer une nouvelle spirale de violences».
Les explosions ont été revendiquées par le «Boere Aanvals Troepe» (BAT, Commando d’attaque boer). Ce groupe, jusque-là inconnu, demande la libération inconditionnelle des prisonniers d’extrême-droite, la reconnaissance de la foi chrétienne, la création d’un territoire indépendant pour les Boers (les descendants des pionniers blancs) et la reconnaissance de leur langue, l’afrikaans.
«Pour chaque Boer tué, des centaines d’entre vous, antéchrists, périront par nos mains», proclamait son premier communiqué. Dimanche, un interlocuteur anonyme avait contacté la télévision nationale, au nom du BAT, en demandant que les députés indiens, «antéchrists qui ne reconnaissent pas le Christ», quittent le Parlement.
La police, qui prend très au sérieux ces revendications, tente d’établir un lien entre les attentats de Worcester et de Rustenburg.
Deux suspects blancs, arrêtés peu après l’explosion de Rustenburg, ont été écroués. Un militant d’extrême-droite du Mouvement de résistance africkaner (AWB), qui s’était évadé de prison peu avant d’être jugé par contumace pour plusieurs attentats meurtriers commis en 1994, a également été arrêté par la police qui compte l’interroger sur les récents attentats.
Récusant tout lien avec le BAT, les mouvements d’extrême-droite ont très vite repris à leur compte certaines de ses revendications.

Frustrations
et terreur

«Si le président Mandela veut transformer le champ de bataille en pays pacifique, il nous faut parler de la libération des miens», a ainsi déclaré Eugene TerreBlanche, chef de l’AWB.
De son côté, le groupuscule «Boerestaat Party» a averti que l’Afrique du Sud «allait devenir une seconde Irlande du Nord si l’ANC continuait à ignorer les demandes du peuple boer».
Tout en condamnant les attentats, le chef du Parti conservateur (CP, ultra-conservateur) Ferdi Hartzenberg a dénoncé les «discriminations» visant les Afrikaaners, en soulignant que «partout dans le monde, les frustrations entraînent la formation de petits groupes décidés à accomplir leurs objectifs par la terreur».
Au Cap, des dirigeants musulmans et les chefs religieux se sont réunis pendant plusieurs heures pour se coordonner au sein d’une «Convention islamique unie».
«Quand on touche une mosquée, on touche toutes les mosquées du monde», a déclaré cheikh Nazeem Mohamad, chef du Conseil juridique musulman qui réunit 90 mosquées.
Pendant les débats, le mouvement civique PAGAD (Population contre le crime et la drogue) s’est proposé pour assurer la protection des centres religieux. Le PAGAD a multiplié ces derniers mois les manifestations en dénonçant l’impuissance de la police face à la criminalité.
Très agressif, le petit parti des musulmans africains, implanté surtout dans la région du Cap, a, de son côté, attribué les récentes explosions à une «campagne orchestrée destinée à diaboliser l’islam», en affirmant que «les sentiments anti-musulmans étaient alimentés par la propagande sioniste» des programmes télévisés.
Face à cette explosion de critiques, le président Nelson Mandela a averti que «le gouvernement agirait fermement pour s’assurer que les efforts malintentionnés de déstabilisation de la jeune démocratie seraient étouffés dans l’œuf».
Les auteurs des attentats «doivent savoir qu’ils trouveront chez les Sud-Africains une nation fermement décidée à protéger la démocratie, la paix et la justice», a-t-il dit dans un communiqué officiel.q
JOHANNESBURG, 7 Janvier (AFP). — Les actions terroristes de l’extrême-droite, qui a revendiqué deux séries d’attentats apparemment dirigés contre la communauté musulmane, ont réveillé les antagonismes de la société sud-africaine, en voie de réconciliation depuis la fin de l’apartheid.Dimanche dernier, trois bombes visant une mosquée, un bureau de poste et un magasin de...