Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Elle commence aujourd'hui, une session spéciale sur le suicide assisté La Cour suprême US va trancher sur l'euthanasie

WASHINGTON, 7 Janvier (AFP). — La Cour suprême des Etats-Unis se saisira mercredi de la question très controversée des suicides médicalement assistés qui secoue l’Amérique depuis plusieurs années, en examinant deux affaires dans lesquelles des tribunaux locaux ont rejeté des lois interdisant cette pratique.
Le célèbre «Docteur suicide» Jack Kevorkian, qui a aidé près de 50 patients en phase terminale à mettre fin à leurs jours, défraie la chronique depuis plusieurs années. Mais son cas n’est en fait que la partie émergée de l’iceberg dans ce débat lié à la sacro-sainte liberté de l’individu reconnue par la Constitution américaine.
Les neuf sages auront à examiner deux jugements rendus dans les Etats de Washington (Washington contre Glucksberg) et New York (Vacco contre Quill) où la loi interdit les suicides médicalement assistés. Dans leurs conclusions, les tribunaux avaient finalement donné raison aux proches des patients, estimant que les Etats violaient les droits constitutionnels des malades en leur interdisant de choisir le moment de leur mort.
Les partisans du suicide médicalement assisté s’appuient notamment sur le 14e amendement de la Constitution qui protège «la liberté» de la personne. Ils estiment que tout individu a droit à une fin «digne», qu’il doit pouvoir choisir à partir du moment où il est capable de prendre une décision en toute connaissance de cause.
Depuis 1990 plus d’une trentaine d’Etats américains ont voté des lois interdisant explicitement le suicide médicalement assisté sur leur territoire. Hypocrisie, dénoncent les partisans d’une fin «digne», car la plupart d’entre eux autorisent en même temps les médecins à débrancher les appareils d’assistance respiratoire ou cardiaque si le malade en phase terminale le souhaite... C’est en particulier le cas de Washington et New York.
Face à eux, de très nombreuses organisations religieuses ou médicales, dont l’American Medical Association, luttent contre le développement d’une pratique qu’ils considèrent comme immorale et allant à l’encontre de la mission du médecin qui est de protéger la vie. L’administration du président Bill Clinton s’y est elle-même déclarée opposée.
Mercredi, au moment où la Cour suprême se saisira des deux cas, des milliers de handicapés, dont les membres de l’association «Pas encore morts», ont prévu de manifester à Washington pour demander haut et fort aux neuf juges de ne pas autoriser le suicide assisté.
La question divise donc le pays, et d’abord la communauté médicale, très partagée comme le montrent deux éditoriaux du très sérieux «New England Journal of Medicine». Dans l’un, l’auteur souhaite que les malades «reçoivent les soins qui servent au mieux leurs intérêts», y compris une fin «digne». Dans l’autre, le suicide assisté est condamné et l’emphase mise sur des soins adaptés.
La décision de la Cour, qui sera annoncée avant la clôture de sa session en juillet, aura des conséquences capitales pour les Etats américains, où elle aura force de loi. Mais, autre conséquence majeure, elle confirmera ou remettra en cause le serment d’Hippocrate prêté par les médecins: «Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion».
WASHINGTON, 7 Janvier (AFP). — La Cour suprême des Etats-Unis se saisira mercredi de la question très controversée des suicides médicalement assistés qui secoue l’Amérique depuis plusieurs années, en examinant deux affaires dans lesquelles des tribunaux locaux ont rejeté des lois interdisant cette pratique.Le célèbre «Docteur suicide» Jack Kevorkian, qui a aidé près de 50...