Selon le quotidien Maariv, le premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé à ses ministres que mai 1999 devait constituer une date-butoir pour le respect de «tous les engagements» de part et d’autre.
En foi de quoi, M. Netanyahu veut modifier le calendrier initial du retrait de son armée de la majorité de la Cisjordanie. Il était prévu en septembre 1997 par les accords d’Oslo sur l’autonomie. Israël veut maintenant le fixer au mois de mai 1999. C’est à cette date, selon les accords, que doit entrer en vigueur un statut final des territoires palestiniens.
Aux Palestiniens, M. Netanyahu demande également une nouvelle charte palestinienne, acceptant clairement l’existence de l’Etat d’Israël, et l’extradition de Palestiniens ayant commis des attentats meurtriers en Israël, précise le Maariv.
Le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, pour sa part, estime qu’Israël doit achever les trois phases prévues de son redéploiement en Cisjordanie selon le calendrier fixé par les accords d’autonomie, soit en septembre 1997.
A cette date, l’Etat hébreu ne devait conserver entre ses mains que les colonies juives, les axes routiers y menant ainsi que des «zones militaires» délimitées. Les Palestiniens pourraient contrôler ainsi quelque 85% de la Cisjordanie, contre à peine 3% aujourd’hui.
Israël a déjà failli à son engagement en n’entamant pas en septembre dernier ce processus de redéploiement. M. Netanyahu, selon son porte-parole David Bar-Ilan, a accepté lors de sa dernière entrevue avec M. Arafat, dimanche, de commencer le processus en mars ou avril prochain. Mais il veut que les étapes suivantes restent dans le flou.
Arafat «tombe de haut»
De source autorisée, on explique la nouvelle position d’Israël par la crainte de ses dirigeants d’arriver aux négociations sur le statut final sans véritable atout entre les mains, la majeure partie du territoire ayant déjà été transférée aux Palestiniens dans le cadre de l’accord intérimaire.
De source palestinienne, M. Arafat «est tombé des nues» lorsqu’il a entendu le nouveau plan israélien.
Si M. Netanyahu est assuré d’une majorité au gouvernement comme au Parlement pour l’accord en gestation sur Hébron, une majorité de membres du cabinet, 12 sur 18, s’y opposeraient si celui-ci incluait un engagement à appliquer la troisième et plus importante phase du redéploiement à la date initiale, selon le Maariv.
Les navettes lundi du médiateur américain Dennis Ross entre M. Arafat à Bethléem et M. Netanyahu à Jérusalem ont porté notamment sur cette question de calendrier.
Selon la radio publique, M. Ross, qui a discuté presque toute la nuit avec le chef du gouvernement israélien, a tenté de trouver une date de compromis, quelque part entre septembre 1997 et mai 1999.
La question du calendrier ultérieur bloque la signature d’un accord sur Hébron qui, selon Israël, est déjà rédigé. L’accord prévoit un retrait militaire israélien de 80% de Hébron et sa prise de contrôle par l’Autorité palestinienne.
Selon la radio israélienne, un nouveau sommet entre MM. Netanyahu et Arafat pourrait avoir lieu à brève échéance pour tenter de trouver une solution.
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