C’est donc avec un taux moyen indicatif de 1551,75 L.L. pour un dollar que s’achevait la première semaine de l’année contre 1552,00 L.L. fin 1996, en très léger repli de 0,02%, correspondant à l’appréciation de la livre pendant la même période.
Selon les cambistes de la place, ce mouvement s’explique par le fait que la clientèle particulière se serait départie de sa réserve vis-à-vis de la livre en rapport avec l’actualité politique et les conjectures auxquelles donnaient lieu le niveau de l’endettement public et des déficits budgétaires ainsi que le marasme économique. Et d’ajouter que le regain d’intérêt pour les placements en livre a trouvé appui dans la publication d’indicateurs financiers plus favorables, comme le net accroissement des avoirs extérieurs de la B.D.L. de 1,4 milliard de dollars environ fin 1996 pour totaliser 5,89 milliards contre 4,49 milliards fin 1995. Cela d’autant qu’on apprenait que la balance des paiements serait excédentaire en 1996 de plus de 750 millions de dollars contre 256 millions en 1995, témoignant de l’ampleur des flux de capitaux étrangers vers le pays, avec comme corollaire la remontée de l’ensemble des dépôts bancaires des résidents et des non-résidents à 29.870 milliards de L.L. (l’équivalent de 19,1 milliards de dollars) fin novembre 1996 contre 23.884 milliards de L.L. (l’équivalent de 14,96 milliards de dollars) fin 1995.
Force est néanmoins de reconnaître que les résultats du «Congrès des Amis du Liban», à Washington, avaient aussi leur part dans cette évolution qui est appelée à se concrétiser davantage par de nouvelles réductions du taux de «dollarisation» en 1997, lequel serait revenu de 62% à 56% en 1996.
Marchés turbulents
à l’étranger
Sur les marchés des changes internationaux, la première semaine de l’année ne s’est pas déroulée sans heurt. Un décrochage du dollar devait intervenir dans la crainte d’une résurgence des pressions inflationnistes aux Etats-Unis à la suite de la publication de statistiques reflétant une surchauffe de leur économie. Mais ce mouvement ne tardait pas à tourner court à la veille du week-end, permettant au «billet vert» de recouvrer tout son terrain perdu et de renouer rapidement avec la hausse sur fond de rachats du découvert après que ces inquiétudes relatives au rythme de croissance de l’économie américaine se furent avérées exagérées. La surprise à cet égard est venue de l’annonce d’une augmentation de 12.000 personnes du nombre des demandeurs d’allocations-chômage aux Etats-Unis pendant la dernière semaine de décembre et de la correction à la hausse de cette statistique pour la semaine qui l’avait précédée, faisant ressortir une augmentation de ce chiffre de 335.000 à 354.000 pour totaliser à la fin de 1996 quelque 366.000 demandeurs d’allocations-chômage.
Ce développement, témoignant que l’économie américaine restait moins vigoureuse que prévu au niveau des créations d’emplois non-agricoles, laissait croire à une croissance inoffensive au niveau de l’inflation, entraînant un renversement brusque de la tendance du dollar.
Toutefois avant ce développement, les opérateurs, d’ailleurs très rares en raison du nombre élevé des vacanciers en cette période de fêtes de Noël et du Nouvel An, avaient été très sensibilisés pendant la première moitié de la semaine dernière par la multiplication des signes de surchauffe de l’économie américaine les invitant à se débarrasser précipitamment du dollar par précaution. Certes, ils étaient fort inquiets de la remontée de l’indice de confiance des consommateurs de 109,50 points en novembre à 113,80 points en décembre et de l’augmentation des ventes de logements neufs de 14,2% en novembre contre une baisse de 8,7% en octobre ainsi que de la hausse de l’indice des directeurs d’achat aux Etats-Unis de 52,7 points en novembre à 54,00 points en décembre (niveau qualifié de maximum tolérable par la Réserve fédérale).
Dans le fond de ces statistiques c’était donc l’image d’une économie en surchauffe qui aurait convaincu nombre d’investisseurs à se débarrasser de leurs actifs américains. Mais, après les chiffres des allocations-chômage, tout le monde devenait perplexe et ceux qui avaient vendu le dollar se hâtaient à le racheter en attendant la publication de nouveaux indicateurs économiques, surtout les chiffres de l’emploi en décembre devant paraître vendredi prochain et qui seront plus significatifs et plus déterminants de la future orientation de la politique monétaire de la Réserve fédérale.
Dans cette attente, le dollar ne tardait pas à changer de tendance, clôturant la première semaine de l’année, à New York, à 1,5670 D.M., après un plus bas à 1,5400, contre 1,5535 au vendredi 27 décembre (0,87%); à 5,2925 F.F., après 5,18, contre 5,2435 (+0,93%); à 1,3590 F.S., après 1,3350, contre 1,3485 (+ 0,78%); à 116,40 yen, après 115,00, contre 115,30 (+0,95%); à 1540,00 lires, après 1515,00, contre 1530,00 (+ 0,65%) et à 1,6870 pour un sterling, après 1,7150, contre 1,6920 (+ 0,30%).
Tassement de l’or
Loin de mettre à profit les craintes inflationnistes qui constituent l’appui traditionnel des métaux précieux en tant que «valeur-refuge», l’or s’est tassé au début de l’année sous la pression de plusieurs courants de vente en prévenance de fonds d’investissement internationaux à des fins de couverture d’actifs en dollar. C’est ainsi que la parité de l’once a dû fléchir à ses plus bas niveaux depuis trois ans, clôturant vendredi dernier, à New York, à 361,10 dollars contre 369,80 dollars, au vendredi 27 décembre, en baisse de 2,35% en moyenne.
Par sympathie, l’argent-métal s’est davantage déprécié à coups de spéculations à la baisse, lui faisant perdre 4,56% à 4,6450 dollars l’once en clôture à New York contre 4,8670 dollars pendant la même période.
Elie KAHWAGI
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