Les premières heures de 1997 ont été placées dans de nombreux pays du monde sous le signe de la violence, même si la fête la plus marquante s’est déroulée de manière pacifique à Belgrade avec un bal géant organisé par l’opposition.
Au cœur de la capitale serbe, sur la place de la République, plus de 200.000 personnes ont chanté et dansé malgré le froid, bravant le président Slobodan Milosevic. A minuit, des torches allumées ont été brandies et des sifflets et des explosions de pétards ont retenti.
En organisant ce réveillon, l’opposition a contourné l’interdiction de manifester décrétée par la police, qui s’est toutefois limitée à interdire les marches à travers le centre-ville.
En revanche, la nouvelle année a débuté de manière tragique à Hébron, dernière grande ville de Cisjordanie encore occupée, où un soldat israélien a tenté de perpétrer un massacre pour empêcher la signature de l’accord sur un retrait militaire israélien partiel de cette ville.
Noam Friedman, un colon juif religieux de 19 ans, a tiré dans la foule au fusil d’assaut, blessant six Palestiniens dont un grièvement, avant d’être arrêté. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le dirigeant palestinien Yasser Arafat ont condamné l’attentat, intervenu au moment où ils mettaient les dernières touches à l’accord.
Dans le nord de l’Irak, l’armée turque à poursuivi une offensive contre les bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), tuant 29 rebelles dans la seule journée de mercredi.
Au Sri-Lanka, l’armée a lancé une importante attaque contre une base de la guérilla tamoule située en pleine jungle dans l’est du pays, tuant au moins une vingtaine de rebelles.
Criminalité et pétards
Au Cachemire indien, les dernières heures de 1996 ont vu la mort d’au moins treize personnes dans des affrontements entre forces de l’ordre et séparatistes musulmans. Les violences séparatistes ont fait, en sept ans, plus de 15.000 morts au Cachemire.
En Afrique du Sud, la police a répertorié pour la journée du Nouvel An au moins 14 meurtres, deux suicides, plusieurs viols et une attaque à la bombe contre la maison d’un chef de gang.
En revanche la violence et la criminalité, devenues endémiques à Moscou, ont marqué le pas à l’occasion du Nouvel An. Seuls 51 crimes et délits ont été enregistrés entre le 31 décembre et le 1er janvier contre une moyenne quotidienne habituelle de 150 à 200. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a expliqué ce calme par le fait que «les représentants du monde criminel célèbrent eux aussi les fêtes».
En Italie, les pétards de fin d’année que les Italiens affectionnent particulièrement dans le sud du pays ont fait 833 blessés, dont 59 grièvement, contre 936 en 1996.
Pas de fête en revanche pour les Clinton, qui ont choisi de passer un Nouvel An studieux dans l’île de Hilton Head, au large de la Caroline du Sud, en compagnie de 1.500 personnes triées sur le volet et réunies pour réfléchir sur les problèmes du monde.
La bonne nouvelle de ce 1er janvier est venue d’Ossétie du Nord (Sud de la Russie). Environ la moitié des 300 personnes bloquées depuis six jours par des avalanches dans un tunnel, dont 22 enfants, ont pu être évacuées en hélicoptère vers Vladikavkaz, la capitale de l’Ossétie du Nord. Les personnes encore bloquées ont pu être approvisionnées en vivres et vêtements chauds.
Au Vatican, Jean-Paul II a adressé un appel à tous les hommes pour qu’ils «demandent pardon et pardonnent», à l’occasion de la Journée mondiale de la paix célébrée par une messe à la basilique Saint-Pierre.
A Lima, 81 personnes ont passé leur seizième jour à l’intérieur de la résidence de l’ambassadeur du Japon, otages du commando guévariste du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA). Ils ont reçu une guitare comme cadeau de Nouvel An, qui leur a été apporté par un représentant de la Croix-Rouge.
Une année dans le noir
Les habitants de New Delhi et des provinces du nord de l’Inde ont commencé l’année dans le noir, une série d’incidents techniques dans des centrales électriques ayant entraîné d’importantes coupures de courant.
L’Europe, elle, n’en finit pas de grelotter. A Londres, le pire froid connu depuis 20 ans, pour une veille de Nouvel An, avec moins dix degrés, a «enrhumé» Big Ben, le carillon du clocher du Parlement, qui s’est mis à sonner d’étrange façon dans la soirée, avant qu’un ingénieur ne soit appelé à la rescousse.
A Paris, quelque 200.000 fêtards ont bravé des températures sibériennes pour célébrer l’événement sur l’avenue des Champs Elysées fermée exceptionnellement à la circulation.
A New York, on est entré en 1997 en libérant la traditionnelle boule de la Nouvelle année, dans Times Square, à minuit. Trois tonnes de confettis sont tombés de la boule lumineuse, de près de 5 mètres de diamètre. La température était de moins 9 degrés.
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