LE ROLE FINANCIER DE SON PAYS
DU TEMPS DU NAZISME
ON VEUT DESTABILISER LA SUISSE,
ACCUSE LE PRESIDENT HELVETIQUE
GENEVE, 31 Décembre (AFP). — Le président sortant de la Confédération helvétique, M. Jean-Pascal Delamuraz, a estimé que les attaques contre le rôle de la Suisse sous le nazisme démontraient une volonté de déstabilisation et de démolition de la place financière suisse avec des relais à Washington et Londres.
«Personne ne fait la part des choses et ne semble voir qu’en plus de la recherche opiniâtre de la vérité historique, il y a aussi une formidable volonté politique de déstabilisation et de compromission de la Suisse», dit le président dont le mandat tournant d’un an s’achève mardi.
«Elle a eu un relais à Washington et à Londres, où il ne s’agissait rien d’autre que de démolir la place financière suisse. Comme président de la Confédération, je dis qu’il ne faut pas être dupes, qu’on a cherché par tous les moyens à discréditer la place suisse», dit-il dans une interview à la Tribune de Genève.
«La concurrence économique est vive et cette affaire le démontre», assure M. Delamuraz qui est aussi ministre de l’Economie.
La Suisse a dû répondre cette année à une série de critiques sur le rôle de ses banques dans les années 1930-40. Les institutions financières sont accusées de ne pas avoir restitué tous les avoirs déposés par des juifs fuyant le nazisme et d’avoir acheté aux nazis de l’or qu’ils avaient pillé dans les pays d’Europe occupés.
Parmi les conséquences de ces attaques venues notamment des milieux juifs américains et britanniques, le président Delamuraz dit craindre des réactions antisémites en Suisse et une perte de crédibilité de la Confédération comme Etat souverain.
Il confirme par ailleurs le refus de la Suisse de créer un fonds spécial pour dédommager les victimes présumées des nazis avant que les faits soient établis sur d’éventuelles responsabilités en Suisse.
«Quand la mauvaise foi est au rendez-vous, il faut se méfier. Un tel fonds serait considéré comme un aveu de culpabilité. Le montant qui a été évoqué devant l’ambassadeur (Tomas) Borer, (porte-parole du gouvernement sur la question) était de 250 millions. Ça, ce n’est rien d’autre qu’une rançon et du chantage», a dit M. Delamuraz.
Les plus commentés
Aoun et Salam refusent de céder aux conditions de Berry
À Beyrouth, Morgan Ortagus inaugure l’ère américaine
Qui sont les ministres du gouvernement de Nawaf Salam ?