MAL A AVALER L’ACCORD SUR HEBRON
JERUSALEM, 31 Décembre (AFP). —Un vent de fronde souffle sur la droite au pouvoir en Israël, qui a bien du mal à avaler un accord sur Hébron mais ne peut prendre le risque de faire tomber le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Six ministres et une quinzaine d’autres députés de la coalition ont pris ouvertement position contre l’accord en gestation avec les Palestiniens, qui heurte leur credo politique de «l’indivisibilité» de la Terre d’Israël aux frontières bibliques.
Fait sans précédent, quatre des ministres contestataires, dont le bouillant général à la retraite Ariel Sharon, chargé du portefeuille des Infrastructures nationales, ont refusé leur soutien au premier ministre lors d’un vote de confiance lundi au Parlement.
La motion n’a cependant recueilli que deux suffrages exprimés alors qu’il en aurait fallu 61 pour renverser le gouvernement, ce qui montre que les contestataires, même s’ils traînent les pieds, ne veulent pas aller jusqu’à faire chuter le cabinet.
Ils prendraient ainsi le risque d’un retour au pouvoir des Travaillistes, ce qui pourrait relancer le processus de paix avec les Palestiniens et avoir l’effet contraire à celui souhaité.
Le même jour, M. Netanyahu a subi un second camouflet au Parlement. Son gouvernement a été mis en minorité par l’opposition de gauche sur un conflit social, en raison de la défection d’une partie de la coalition.
Les opposants de droite affirment que l’accord sur Hébron, qu’Israéliens et Palestiniens s’efforçaient de finaliser mardi, ne garantit pas la sécurité des 400 colons juifs installés au milieu de 120.000 Palestiniens.
Par delà cet aspect du problème, ils ne peuvent accepter un accord qui impose de sérieuses limitations à la colonisation juive dans la ville des Patriarches bibliques.
Ils accusent M. Netanyahu d’avoir violé ses promesses électorales et ont beau jeu de rappeler que la droite, quand elle était dans l’opposition, avait adopté pour slogan «Hébron juive depuis toujours et à jamais».
A l’époque, M. Netanyahu n’avait pas de mots assez durs contre un redéploiement militaire israélien.
La contestation interne n’a pas semblé trop gêner le premier ministre, aussi longtemps qu’un accord avec les Palestiniens ne paraissait pas imminent. Tout au contraire, il a pu arguer des pressions de son propre camp dans la négociation pour figurer comme relativement modéré.
Mais il estime à présent qu’elle va trop loin et qu’elle mine la stabilité de son gouvernement. «Arrêtez de vous auto-flageller et d’accuser votre gouvernement de faillir aux promesses», a-t-il lancé lundi à des parlementaires de sa coalition.
«Par ces accusations sans fondement, vous sciez la branche sur laquelle vous êtes assis» a proclamé le premier ministre, visiblement exaspéré.
M. Netanyahu a estimé que les attaques de l’aile extrémiste de sa coalition étaient d’autant moins justifiées que «les Palestiniens affirment qu’ils n’ont absolument rien obtenu de ce gouvernement depuis six mois qu’il est au pouvoir».
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