Rechercher
Rechercher

Liban - Éclairage

Les écoutes ? Des bâtons dans les roues (et les oreilles) de Bellemare

Pourquoi loyalistes et prosyriens se tirent-ils dans les pattes au sujet de ces écoutes qui n'ont rien d'électoral ? Parce que le lancement du tribunal international, prévu pour le 1er mars, passe, en date, avant les élections de juin. Mais aussi en importance, tant pour ceux qui commémorent dans une semaine l'assassinat du président Hariri et de ses compagnons de sort, que pour les parties craignant de se retrouver au banc des accusés. Des parties qui, le cas échéant, n'hésiteraient sans doute pas à torpiller la situation sur la scène locale, élections comprises, si la menace de révélations judiciaires devait se préciser.
Walid Joumblatt pointe du doigt cet élément même quand il dénonce le parachutage aux Télécoms d'un officier déterminé, issu de l'ancien système syro-lahoudien. Et ami notoire d'un des quatre généraux incarcérés.
Le ministre concerné riposte en se déchaînant contre les majoritaires, affirmant que ses prédécesseurs loyalistes ont abusé de leurs fonctions. Alors que lui-même aurait tenté de réguler, de légaliser les écoutes pour empêcher des services non autorisés de les exploiter abusivement.
Contre-réplique d'un cadre du secrétariat général du 14 Mars : Gebran Bassil a fait montre d'un excès de zèle pour le moins suspect en entravant le cours de la justice par son refus initial, confirmé lors de la réunion au Parlement par le ministre de la Justice, de livrer à la commission d'enquête internationale un relevé d'écoutes qu'elle avait demandé et dont elle a fortement besoin pour avancer dans sa mission. D'autant que sur ses 200 membres, il n'en reste plus que trois sur place, les autres ayant rejoint leur nouveau port d'attache, La Haye, en même temps que des tonnes de documents.
À noter que Serge Bellemare, qui devient procureur, a décidé, selon une source judiciaire, de faire transférer les quatre généraux libanais détenus pour qu'ils comparaissent devant le tribunal international. L'opération se ferait en catimini, à la va-vite, parce qu'il existe des parties extérieures hostiles au transfert et qui pourraient provoquer des troubles pour l'empêcher. En tout cas, les défenseurs des généraux vont demander leur mise en liberté au tribunal en soulignant qu'ils ne font l'objet d'aucune charge, d'aucune inculpation judiciaire. Une requête que la commission d'enquête, qui a toujours souligné que leur détention n'est pas de son fait direct, serait naturellement priée de soutenir.
Pour ce qui est du ministre Bassil, enchaîne le loyaliste cité, il ne s'est résolu à coopérer avec la police, malgré la multiplicité des attentats terroristes, qu'après le carnage de Bohsass en septembre. Parallèlement, il élude soigneusement un débat qui devrait le concerner au premier chef : le réseau de télécoms illicite du Hezbollah. Lequel prend, selon la même source, le sujet de haut, le député Hassan Fadlallah martelant que la Résistance est-au dessus de toute réclamation.
Pourquoi loyalistes et prosyriens se tirent-ils dans les pattes au sujet de ces écoutes qui n'ont rien d'électoral ? Parce que le lancement du tribunal international, prévu pour le 1er mars, passe, en date, avant les élections de juin. Mais aussi en importance, tant pour ceux qui commémorent dans une semaine l'assassinat du président Hariri et de ses...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut