La Banque centrale européenne a pour sa part décidé de maintenir son taux directeur à 2,0 %. Son président, Jean-Claude Trichet, n'a pas en effet jugé un taux zéro « approprié » pour la zone euro. Mais il n'a toutefois pas exclu de baisser les taux en mars.
Pour Prague, « la crainte d'une récession prend le dessus sur celle d'un recul de la monnaie tchèque », a commenté un analyste de Raiffeisenbank Michal Brozka.
La CNB avait déjà baissé son taux de 0,50 point à 2,25 % le 17 décembre, afin de soutenir la croissance et juguler l'inflation. Le principal taux d'intérêt de la Banque centrale tchèque pourrait encore être abaissé cette année, estiment les analystes, certains prédisant un recul jusqu'à 1 %.
Aux États-Unis, le département du Travail a annoncé le plus haut niveau de chômeurs depuis octobre 1982 pour la semaine close le 31 janvier. Le nombre de nouveaux chômeurs inscrits sur cette période a dépassé la barre des 600 000 hebdomadaires. En données corrigées des variations saisonnières, 626 000 dossiers d'inscriptions ont été déposés, selon le ministère, alors que les analystes tablaient sur 580 000 nouvelles demandes d'allocations.
Les États-Unis comptaient à cette date 4,788 millions de chômeurs indemnisés, soit le plus grand nombre jamais relevé depuis le début de la publication de cette statistique en 1967.
Le groupe américain de cosmétiques Estée Lauder vient d'annoncer qu'il allait supprimer 2 000 postes sur deux ans, soit environ 6 % de ses effectifs, après avoir publié un bénéfice net en chute de 29,6 % pour le deuxième trimestre de son exercice décalé.
Au même moment au Canada, le constructeur aéronautique Bombardier annonçait 1 360 suppressions de postes, soit 4,5 % de sa main-d'œuvre, en raison d'une baisse de la demande pour ses avions d'affaires.
Les entreprises du secteur financier, qui ont enclenché la crise, continuent d'être malmenées. La première banque allemande, Deutsche Bank, a confirmé hier une perte nette annuelle de 3,9 milliards d'euros, la première de son histoire, avec une perte de 4,8 milliards sur le seul quatrième trimestre.
Le patron de la banque allemande Josef Ackermann s'est toutefois déclaré prudemment « confiant » pour 2009.
Le numéro un mondial de la réassurance, Swiss Re, va, lui, lever au total 5 milliards de francs suisses (3,4 milliards d'euros) pour faire face à une perte nette anticipée de 1 milliard sur 2008 en raison notamment de dépréciations d'actifs dans ses produits financiers.
D'autres indicateurs publiés hier sont venus alimenter les inquiétudes des investisseurs sur l'état lamentable de l'économie.
Les commandes industrielles aux États-Unis ont plongé pour le cinquième mois de suite en décembre, baissant de 3,9 % par rapport à novembre Cette cinquième baisse mensuelle de l'indice est inédite depuis 1992.
En Allemagne, les commandes industrielles ont baissé de 25,1 % sur l'ensemble de 2008 et ont reculé deux fois plus que prévu au mois de décembre.
Les marchés, déjà incertains quant à l'adoption rapide du plan de relance économique par le Sénat américain, ont dégringolé après la publication du chiffre de chômage américain.
Entre-temps, les tractations se poursuivaient au Sénat américain autour du plan de relance économique qui atteint désormais plus de 900 milliards de dollars, tandis que les républicains, appuyés par certains démocrates, exigent des coupes drastiques dans les dépenses.
Les sénateurs ont assoupli la formulation du texte en stipulant que le plan devra être conforme aux lois et traités commerciaux, c'est-à-dire les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le projet contenait une clause protectionniste interdisant l'achat d'acier, de fer ou de produits manufacturés étrangers pour des projets financés par ce plan.
En France, une semaine après la mobilisation syndicale du 29 janvier, le président Nicolas Sarkozy devait s'adresser dans la soirée aux Français pour tenter de calmer leur inquiétude croissante « face à la crise » tout en maintenant le cap de sa politique.
En Russie, le ministère des Finances met la dernière main à son projet de budget 2009 révisé à la lumière de l'effondrement des cours du pétrole, basé sur un prix moyen du baril de 41 dollars, contre 95 dollars auparavant. Ce projet, qui sera présenté vendredi au gouvernement, prévoit un déficit budgétaire de 6,1 % du PIB, une première depuis plus de dix ans.