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Moyen Orient et Monde - Émirats arabes unis

Une nouvelle loi sur la presse décriée par les journalistes

Les journalistes des Émirats arabes unis, monarchie du Golfe qui veut donner l'image d'un havre pour la liberté d'expression, s'alarment d'une nouvelle loi sur la presse qu'ils considèrent comme « un pas en arrière ». Mais le gouvernement, qui accueille des centaines de médias étrangers dans des zones franches, affirme au contraire qu'elle donnera plus de liberté à la presse locale.
Le président de l'Association des journalistes des Émirats, Mohammad Youssouf, assure toutefois que cette loi est en retrait par rapport à celle en vigueur depuis 1980. « Elle ne prend pas nos demandes en considération. C'est un pas en arrière », dit-il à l'AFP après l'approbation du texte par le Conseil national fédéral, une assemblée consultative sans pouvoir réel, et son renvoi au gouvernement qui doit le finaliser avant de le faire signer par le chef de l'État. Pour M. Youssouf, le texte contient de nombreux interdits pouvant restreindre la liberté de la presse, bien qu'il limite les sanctions à des amendes et des retraits de licence et ne prévoit plus de peines de prison. Le Centre de Doha pour la liberté de l'information a critiqué la nouvelle loi, estimant que « plusieurs de ses dispositions constituent une violation flagrante des conventions internationales qui garantissent la liberté d'expression ».
Le Conseil national des médias (NMC), la plus haute autorité en matière de presse aux Émirats, soutient pourtant que le nouveau texte libère la presse de plusieurs contraintes existantes. « La loi actuelle contient 16 articles portant sur des sanctions (...). La nouvelle ne prévoit que trois cas », souligne le directeur général du NMC, Ibrahim al-Abed. « Il s'agit des critiques du chef de l'État et des souverains des (sept) émirats (de la fédération), de la publication de nouvelles erronées pouvant nuire à l'économie nationale et de la publication d'insultes aux traditions et valeurs » du pays, explique-t-il à l'AFP. « La peine de cinq ans de prison pour la critique du chef de l'État a été remplacée par une amende », selon lui. Il affirme aussi que le nouveau texte « dépasse les législations de nombreux pays » en matière de protection des journalistes, notamment en stipulant clairement qu'il est « interdit de forcer un journaliste à révéler ses sources ».
Les amendes prévues par la nouvelle loi atteindraient un million de dirhams (272 000 dollars), selon la presse locale. Les Émirats figuraient en 2008 au 69e rang du classement mondial en matière de liberté de la presse établi par l'organisation Reporters sans frontières. Parmi les pays arabes, il était devancé par le Koweït (61e) et le Liban (66e). M. Youssouf qualifie de « vague » la définition des délits pouvant faire l'objet de sanctions, affirmant qu'ils ont été « mis là pour être utilisés quand ce sera nécessaire » par le gouvernement.
Les journalistes des Émirats arabes unis, monarchie du Golfe qui veut donner l'image d'un havre pour la liberté d'expression, s'alarment d'une nouvelle loi sur la presse qu'ils considèrent comme « un pas en arrière ». Mais le gouvernement, qui accueille des centaines de médias étrangers dans des zones franches, affirme au contraire...
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