Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Nazisme

Le « Boucher de Mauthausen » aurait fini sa vie au Caire sous le nom de docteur « Tarek »

Aribert Heim, le « médecin de la mort » qui se cachait depuis un demi-siècle, se serait converti à l'islam et serait mort en 1992 des suites d'un cancer.
C'est dans un petit hôtel, à l'orée du vieux Caire islamique, qu'Aribert Heim, le « médecin de la mort » nazi du camp de Mauthausen, se cachait sous le nom de Tarek Farid Hussein, alias « docteur Tarek ». Selon une enquête commune de la deuxième chaîne de télévision publique allemande ZDF et du quotidien américain New York Times - qui s'appuient notamment sur les affirmations du fils d'Aribert, Rüdiger Heim - révélée mercredi soir, le criminel nazi est mort à l'âge de 78 ans des suites d'un cancer en août 1992 en Égypte. Heim s'était installé au Caire au milieu des années 1970, où il s'était ensuite converti à l'islam, selon son fils.
« Une sorte de géant, peu causant, mais ne ratant pas une prière à la mosquée », se rappelle Gamal Abou Ahmad, qui occupe aujourd'hui son ancienne chambre, au 6e étage de l'hôtel Qasr el-Medina, rue Port-Saïd. Informé de la révélation de la vraie identité de l'ancien nazi par les médias, cet ancien commerçant n'en est pas bouleversé. « Moi je l'ai connu quand j'avais 17 ans, je savais que le docteur Tarek, que je voyais tous les jours, était allemand et musulman, et cela ne m'a jamais intrigué », affirme-t-il à l'AFP. Comment était-il arrivé ici ? Il dit l'ignorer. Mais il précise qu'il avait de très bonnes relations avec la famille Doma, propriétaire de l'hôtel, et plus encore avec le gérant, un militaire égyptien germanophone, Mohammad Chérif.
Une centaine de documents personnels, qui étaient aux mains de la famille Doma, et l'aveu de son fils Rüdiger ont permis aux journalistes du New York Times et de ZDF d'affirmer avoir retrouvé définitivement la trace du fuyard.
D'après Abou Ahmad, les sorties du « Dr Tarek » dans les dix années de sa vie étaient aussi rares que les amis qui lui rendaient visite, et en tout cas pas des Allemands, alors que de nombreux anciens nazis s'étaient réfugiés en Égypte. « Il était très solitaire, et très pieux. Sans porter la barbe, il n'était jamais rasé de près, et jeûnait toujours pendant le mois du ramadan », se rappelle-t-il encore.
Sur les circonstances de son décès, les versions diffèrent, son fils affirmant aujourd'hui qu'il était présent, ce qu'estime inexact Abou Ahmad. « Il venait le voir et lui apporter de l'argent tous les trois mois, mais n'était pas là ce jour-là, j'en suis certain », assure-t-il. Selon lui, « il a été retrouvé mort un matin dans sa chambre. Rien n'avait été prévu pour l'enterrer quand une ambulance est venue chercher son corps qui a été mis dans la journée dans une tombe commune ».
Pour exclure tout doute sur le décès de Heim, qui aurait aujourd'hui 93 ans, la police criminelle allemande compte demander aux autorités judiciaires égyptiennes une autorisation pour rechercher les restes de son cadavre. De son côté, le directeur de l'antenne israélienne du Centre Simon Wiesenthal spécialisé dans la traque des criminels nazis, Ephraïm Zuroff, s'est lui aussi voulu prudent dans l'attente de preuves de la mort de Heim. « Si sa mort en Égypte se confirme, je dois constater que le monde arabe est malheureusement le seul où un tel criminel puisse être traité en héros », a-t-il ajouté.
Né le 28 juin 1914 en Autriche à Bad Radkersburg, dans la province de Styrie (Sud-Est), Aribert Heim avait adhéré au parti nazi NSDAP avant même l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne en 1938. Il avait rejoint les SS en 1940. Devenu le criminel nazi le plus recherché au monde, il aurait tué et atrocement torturé des centaines de détenus du camp de concentration autrichien de Mauthausen. Souvent comparé au Dr Josef Mengele, « l'ange de la mort » d'Auschwitz, Heim aurait notamment pratiqué des injections létales dans le cœur de ses victimes pour la plupart juives, et des éviscérations sans anesthésie. Visé par un mandat d'arrêt international émis par l'Allemagne, Heim faisait l'objet d'une traque planétaire, avec à la clé une récompense de 315 000 euros. Au fil des ans, sa trace avait été repérée en Argentine, en Égypte, mais aussi en Uruguay ou en Espagne, selon le Centre Simon Wiesenthal. Son fils, qui a évoqué sur ZDF des refuges en France et au Maroc, a indiqué que la sœur d'Aribert Heim lui virait régulièrement de l'argent. À l'été 2008, le Centre Wiesenthal avait évoqué la possibilité qu'Aribert Heim se cache entre le Chili et l'Argentine.
C'est dans un petit hôtel, à l'orée du vieux Caire islamique, qu'Aribert Heim, le « médecin de la mort » nazi du camp de Mauthausen, se cachait sous le nom de Tarek Farid Hussein, alias « docteur Tarek ». Selon une enquête commune de la deuxième chaîne de télévision publique allemande ZDF et du...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut