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Économie - Brésil

Le Forum social mondial de Belem relance la mobilisation anticapitaliste

Un consensus s'est dégagé sur la création d'un organisme mondial pour réglementer le système financier.
Le Forum social mondial, qui s'est déroulé la semaine dernière à Belem, au cœur de l'Amazonie, a inauguré une nouvelle étape pour les altermondialistes qui, à la faveur de la crise économique mondiale, tentent de relancer leur mobilisation anticapitaliste.
« La crise nous a obligés à améliorer nos propositions. Nous avons monté un grand réseau contre la crise. Nous lancerons au cours de l'année des journées d'actions mondiales afin que les pauvres ne payent pas les pots cassés », a déclaré à l'AFP Fatima Mello, du comité organisateur du FSM depuis sa création en 2001, à Porto Alegre (Sud).
Mais « la tâche ne sera pas simple », d'après Jean-Pierre Leroy, de l'ONG brésilienne FASE, car « si les principaux mouvements sociaux voient que le système ne marche pas et qu'il faut trouver autre chose, les syndicats traditionnels ne sont pas d'accord, redoutant de perdre des emplois ».
Les altermondialistes veulent organiser leur première grande mobilisation et mesurer leur force, le 2 avril prochain à Londres, quand le G20 se réunira pour débattre de la crise. Les militants réclament que le débat ait lieu « dans un forum plus représentatif ».
Selon les organisateurs, le forum a réuni quelque 100 000 militants et plus de 2 000 débats de centaines d'organisations ont été programmés au cours des cinq jours du FSM de mercredi à dimanche.
Dans ce foisonnement d'initiatives, un consensus s'est dégagé sur la création d'un organisme mondial pour réglementer le système financier et sur un contrôle plus étroit des banques et des transactions financières, a indiqué Bernard Pinaud de CCFD-Terre solidaire.
La présence des cinq chefs d'État de la gauche latino-américaine (Brésil, Bolivie, Équateur, Paraguay et Venezuela) à Belem a été bien accueillie par une majorité de participants. « Ils ont choisi Belem et pas Davos », s'est félicité Mme Mello.
Néanmoins, certains se sont inquiétés de la récupération politique de leur mouvement, alors que l'arrivée à la Maison-Blanche de Barack Obama a suscité une vague d'espoir dans les rangs altermondialistes.
« J'espère que les gouvernements suivront les mouvements sociaux et non pas que les mouvements suivront les gouvernements », a déclaré Gina Vargas, une sociologue et féministe péruvienne.
De nombreux militants comme Lieven Vanhoutte, responsable du syndicat belge La Centrale générale, ont aussi déploré « la grande confusion entre les objectifs et les méthodes ».
Mais tout aussi nombreux aussi étaient ceux qui estimaient avoir atteint leurs objectifs, telle Arlene Clemeshae du Mouvement palestinien pour tous : « Boycotter Israël pour son occupation illégale de la Palestine figure à l'agenda social de 2009 », a-t-elle dit fièrement à l'AFP.
Depuis Seattle, en 1999, les altermondialistes prévenaient que « l'économie casino » et le libéralisme propagé par le Forum de Davos auraient des conséquences dramatiques.
« Cela s'est confirmé mais nous ne voulons pas seulement dire que nous avions raison. Nous voulons construire des forces sociales et politiques qui soient capables de construire des alternatives », a dit Candido Grzybowski, l'un des fondateurs du FSM.
Outre la crise, c'est l'Amazonie qui a occupé le devant de la scène à Belem, à un double titre : le FSM s'est tenu pour la première fois dans la région avec une participation record de 2 000 Indiens, et parce que la destruction de la forêt représente, aux yeux des altermondialistes, tous les maux de capitalisme.
Le Forum social mondial, qui s'est déroulé la semaine dernière à Belem, au cœur de l'Amazonie, a inauguré une nouvelle étape pour les altermondialistes qui, à la faveur de la crise économique mondiale, tentent de relancer leur mobilisation anticapitaliste.« La crise nous a obligés à améliorer nos...
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