Le responsable français s'exprimait à l'issue de son entretien avec le chef du Parlement, Nabih Berry, une rencontre qui clôture pratiquement sa tournée entamée mardi dernier auprès des responsables libanais.
Devant la presse, le sénateur français a fait le point sur ses entretiens en précisant qu'il a réussi à rencontrer « le plus grand nombre de représentants des pôles politiques qui participent à la table de dialogue », soit les chefs des mouvements et partis politiques, des membres des blocs parlementaires, bref autant d'acteurs « qui composent la scène politique plurale au Liban », a-t-il dit.
L'émissaire français, qui a fait remarquer au passage qu'il a même rencontré des représentants de la société civile, a affirmé que les discussions ont porté sur trois questions majeures, à savoir la crise de Gaza, les relations libano-françaises et libano-syriennes et la situation politique interne au Liban, ainsi que les préparatifs en cours en vue des prochaines élections.
À ce propos, l'émissaire français a indiqué que « la démocratie est bien vivante et riche en discussions et qu'il reviendra à l'électeur de trancher ».
« Au Liban, il existe des hiérarchies et des alliances toutes faites, des situations qui ont déjà été expérimentées et de nouveaux phénomènes qui vont bientôt apparaître », a-t-il dit, précisant que cela est « le propre même de la démocratie ».
Toujours à propos de l'échéance électorale, M. Marini a estimé que les premières conclusions auxquelles il est parvenu après ses multiples rencontres officielles, c'est que « le Liban réintègre, sans aucune ingérence, le jeu politique habituel lui permettant de bénéficier d'institutions solides ».
« Le rétablissement des institutions et d'un État fort est bien l'objectif à la réalisation duquel tous les efforts français ont été déployés au cours des dernières années », a encore ajouté M. Marini.
Un triangle franco-syro-libanais
Quant au second volet des entretiens, il a porté sur les relations bilatérales entretenues entre le Liban et la France d'une part, et le Liban et la Syrie d'autre part, ainsi que « sur la manière dont fonctionne ce triangle ».
« J'ai demandé à chacun de mes interlocuteurs de s'exprimer sur cette question. Les avis étaient partagés selon l'expérience passée de chacun », a-t-il dit.
Et le sénateur d'en déduire que « le président français a fait le bon choix lorsqu'il avait décidé de rectifier les relations franco-syriennes », soulignant au passage que Damas joue un rôle majeur, en étant notamment capable d'attirer l'attention de tous ceux qui s'intéressent au Proche-Orient.
Interrogé sur le retard de la Syrie à nommer un ambassadeur au Liban, le responsable français a indiqué que « la normalisation des relations diplomatiques doit s'affirmer le plus vite possible », soulignant toutefois que le « choix des personnes en Orient est toujours difficile ».
Auparavant, M. Marini avait rencontré le chef de l'État, Michel Sleiman, avec lequel il a évoqué les questions de l'heure.