Des membres des forces de sécurité israéliennes vérifient les dégâts devant un immeuble résidentiel touché par une attaque de missiles iraniens à Beersheba, dans le sud d'Israël, le 20 juin 2025. Photo AFP / MAYA LEVIN
La voie diplomatique est la seule solution permettant de régler durablement la question du programme nucléaire iranien, a estimé vendredi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, quelques heures avant une réunion sur le sujet à Genève. Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique visant son programme nucléaire, qui a déclenché la riposte iranienne. Depuis, les frappes israéliennes sur l'Iran et les tirs de missiles iraniens contre le territoire israélien se succèdent.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi après-midi à Genève leur homologue iranien Abbas Araghchi avec l'objectif « de réengager un dialogue pour obtenir un accord solide et sérieux », a déclaré Christophe Lemoine sur la chaîne Cnews. « C'est une réunion qui est extrêmement importante », a-t-il ajouté, soulignant qu'elle réunit le groupe des trois pays européens qui ont été impliqués depuis le début dans les négociations avec les Iraniens.
« Le programme nucléaire iranien, c'est un sujet qui occupe la diplomatie depuis 20 ans », a-t-il rappelé. « C'est un sujet sérieux et l'histoire montre que la seule manière de contraindre un pays à respecter ses obligations au titre du Traité de non-prolifération (TNP), c'est la voie diplomatique », a-t-il dit. « Les solutions militaires ne sont pas des solutions de long terme », a-t-il martelé, ajoutant que la communauté internationale ne pouvait « pas prendre le risque d'opérations militaires qui pourraient devenir hors de contrôle dans une région qui est déjà extrêmement, extrêmement inflammable ».
« Oui, l'Iran est un pays déstabilisateur » et « le programme nucléaire, le programme balistique sont des vraies menaces » mais la voie diplomatique reste celle à suivre, a-t-il dit. Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.
L'Iran a accéléré depuis plusieurs années sa production d'uranium hautement enrichi, à un niveau bien supérieur à la limite fixée par un accord international de 2015 dit JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action). La France, l'Allemagne, le Royaume-uni et l'UE étaient tous signataires de cet accord qui a été torpillé par Donald Trump lors de son premier mandat.
Aujourd'hui, « l'objectif de la France, c'est que l'Iran se conforme à ses obligations au titre du traité de non-prolifération nucléaire ». « C'est le cadre international de réglementation du nucléaire au niveau mondial. L'Iran est signataire de ce traité. Il faut que l'Iran se conforme à ses obligations », a également déclaré Christophe Lemoine alors que les Occidentaux redoutent désormais que l'Iran sorte du TNP.