
L'intérieur de Mimi avec sa touche rouge « excentrique ». Photo fournie par Mimi
Niché au centre Sofil dans l’ancien local du Maillon à Achrafieh, Mimi a ouvert le 2 mai. Les deux sœurs Yasmina et Élissa Yared, déjà connues pour avoir fondé Cinco et Sapa, sont à l’origine du projet. Mimi s’inscrit dans la continuité de leur parcours, mais avec une ambition différente : mêler « fine dining » et ambiance festive dans un cadre chic et inattendu.
« Nous nous sommes inspirées d’un concept parisien : un restaurant assis, sur des chaises confortables autour de tables basses, avec une vraie cuisine. Vers 23h, la musique monte, les lumières baissent, et la soirée prend un autre tournant avec une touche d’« entertainment », explique Yasmina Yared.
Pas de scène fixe ni de spectacle journalier, mais toujours une surprise en cours de soirée : un musicien peut surgir, grimper sur le décor, ou simplement faire monter l’ambiance. C’est cette transition entre dîner et fête qui constitue l’ADN de Mimi. Le lieu, entièrement rénové, s’étend sur 700 m² dont 200 m² dédiés à la cuisine et au dépôt.
Un espace transformé pour une expérience unique
L’ancien restaurant classique a été complètement transformé. « Nous avons rajouté notre touche excentrique : du rouge, une structure de lumière de 22 mètres visible d’un bout à l’autre, une cabine pour DJ installée au centre même de l’espace, et une grande verrière en acier et verre à l’entrée », détaille Yasmina. Le restaurant compte 90 places assises à l’intérieur, avec des tables rondes favorisant la convivialité et un bar pouvant accueillir une quinzaine de personnes. Une seconde phase d’aménagement est prévue pour l’automne avec l’ouverture d’une terrasse qui ajoutera 60 places supplémentaires pour le déjeuner. L’espace sera alors divisé en deux zones distinctes, permettant une exploitation plus étendue du lieu.
Côté cuisine, Mimi s’inspire de la cuisine méditerranéenne, avec une orientation vers les plats à partager. Parmi les best-sellers : le Mimi baklava, une entrée sucrée-salée au fromage de chèvre, des côtes de bœuf et du filet de bœuf australien à partager, ainsi que des pâtes au canard fumé et à la truffe. Pour les desserts, la carte se limite à quatre classiques : soufflé au chocolat, tiramisu, baba au rhum et pavlova aux fruits rouges. Le ticket moyen s’élève à 75 dollars.
Un investissement familial
Le projet représente un investissement total de 950 000 dollars, incluant la rénovation complète de l’infrastructure, restée endommagée depuis l’explosion au port de Beyrouth. Yasmina et Élissa ont porté le projet seules, ne cédant que de petits pourcentages à des investisseurs dans la phase finale. Elles détiennent aujourd’hui 80 % de l’entreprise, sous le nom de Léona SAL – une structure créée spécifiquement pour Mimi.
L’équipe compte 25 employés, et les sœurs ont signé un bail de sept ans avec une perspective de développement sur une décennie. « On veut construire quelque chose de durable. On est dans la restauration depuis 11 ans avec Cinco, et Sapa fête ses neuf ans cette année. Mimi, c’est la suite naturelle de notre aventure », révèle Yasmina.
Des entrepreneuses passionnées dans un secteur dominé par les hommes
Yasmina et Élissa font figure d’exception dans le monde très masculin de la vie nocturne libanaise. « Nous sommes les deux seules femmes à opérer dans ce secteur à Beyrouth. Mais nous aimons ce que nous faisons, on ne sent pas qu’on travaille », sourit Yasmina.
Ingénieure en informatique et en électricité, Yasmina a d’abord travaillé comme consultante à Dubaï avant un voyage de volontariat au Pérou qui a changé sa vie. C’est de là qu’est née l’idée de Cinco, premier restaurant péruvien du Moyen-Orient. Aujourd’hui, les sœurs préparent l’ouverture de Sapa Faraya à la fin juin, et celle de Cinco Broummana dans trois semaines, pour la saison estivale.

Bravo les filles !!!
10 h 03, le 20 mai 2025