
Les participants à la cérémonie en hommage à Walid Slaybi, à Beit Beirut. Photo AUNOHR
À l’occasion de la deuxième commémoration du décès de Walid Slaybi, militant infatigable en faveur des droits humains et de la non-violence, une rencontre a été organisée le 30 avril dernier à Beit Beirut. Cette rencontre était organisée par l’Université académique pour la non-violence et les droits humains (AUNOHR), qu’il avait fondée avec sa compagne, la militante Ougarit Younane. De nombreux étudiants étaient d’ailleurs présents pour célébrer la vie de cet activiste au long parcours.
Dans son discours, Ougarit Younane a évoqué l’homme, le penseur et le militant qu’était Walid Slaybi, soulignant la singularité de son parcours et la solidité de ses choix. « L’an dernier, nous nous sommes retrouvés le 1er mai pour raconter son engagement aux côtés des ouvriers, et cette année, nous revenons sur ses initiatives pionnières face au confessionnalisme et en faveur de la résistance non violente », a-t-elle dit.
La militante a insisté sur la « vision claire » de son compagnon de route, qui a consacré sa vie à la seule réalisation de ses choix existentialistes. Préférant se consacrer à la pensée qu’aux écrits interminables, il privilégiait l’efficacité et les actions concrètes pour lutter contre une injustice qui lui insupportait.
« La plupart de ses idées, il les a mises lui-même en œuvre, et elles sont devenues au cœur du renouvellement de la société civile, et il aurait certainement souhaité voir certaines d’entre elles se concrétiser avant de s’en aller ! » s’est désolée Ougarit Younane.
Fuyant les honneurs, la célébrité, l’argent ou les titres, Walid Slaybi recherchait « les transformations profondes » dans la société, selon elle. Dans un parcours pionnier ayant commencé durant la guerre libanaise, il s’était battu inlassablement pour la non-violence, y compris pour l’abolition de la peine de mort, le non-confessionnalisme et la résistance non violente, a assuré sa compagne.
Walid Slaybi et Ougarit Younane se sont entre autres illustrés dans leur combat en faveur de la Campagne nationale pour le statut personnel civil au Liban, depuis 1997, une lutte qu’ils n’ont jamais cessé de porter et qui n’a pas encore abouti. Le statut personnel est toujours régi par les communautés au Liban, ce qui engendre toutes sortes de problèmes et d’injustices dans une société plurielle.
Au cours de la cérémonie, plusieurs étudiants et étudiantes, issus du Liban ou de pays voisins, ont présenté des extraits de leurs articles qui seront regroupés dans un ouvrage dédié à Slaybi, Oui à la résistance, non à la violence. Ils ont expliqué comment la pensée de cet homme a changé leur point de vue sur les conflits, la justice et les droits, et les a convaincus de l’efficacité de l’action non violente.
Les plus commentés
Et si la paix avec Israël devenait une condition de la relance économique ?
Pourquoi Israël a nommé son opération à Gaza « Chariots de Gédéon »
« Tout devient plus cher » : les Libanais à la peine face au coût de la vie