Même s'ils ne forment qu'une infime partie de la population de la Syrie, les druzes ont tenté de préserver une certaine liberté d'action sous le président déchu Bachar al-Assad, et la défendent farouchement face aux nouveaux dirigeants islamistes.
Des affrontements en cours depuis mardi dans les environs de Damas entre des combattants de cette minorité et des groupes armés liés au pouvoir ont fait une trentaine de morts.
Les druzes, une communauté ésotérique issue d'une branche de l'islam, sont considérés avec méfiance par le courant extrémiste sunnite dont sont issues les nouvelles autorités.
Ils forment environ 3% de la population syrienne et vivent principalement dans le sud, notamment la province de Soueida, proche d'Israël, mais aussi dans des poches du nord-ouest et près de la capitale Damas.
Cette communauté a tenté de rester à l'écart de la guerre civile, née de la répression sanglante par Bachar al-Assad d'un soulèvement populaire en 2011, et qui a ravagé le pays.
Les druzes, estimés à quelque 700.000, se sont principalement attachés à protéger leurs territoires et ont évité en grande partie l'enrôlement forcé dans l'armée syrienne.
Avant la chute de Bachar al-Assad, la province de Soueida, qui se plaignait de discrimination, avait été le théâtre de manifestations antigouvernementales pendant plus d'un an.
Pendant la guerre civile, les druzes ont formé leurs propres groupes armés, dont les principaux sont le "Mouvement de la dignité" et la "Brigade de la Montagne".
Certains groupes ont engagé des négociations avec le nouveau pouvoir central pour l'intégration de combattants au sein des forces de sécurité, à l'instar d'autres formations armées syriennes.
Ainsi, 400 combattants druzes ont rejoint les forces dépendant du ministère de la Défense et 500 autres les forces de la Sécurité générale, a indiqué Rayane Maarouf, rédacteur en chef du site local Suwayda 24.
- "Message ferme" d'Israël -
Les druzes, une communauté de farouches guerriers, ont joué un rôle de premier plan dans la révolte contre la puissance mandataire française sur la Syrie il y a une centaine d'années.
Ils sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie, Israël et le plateau occupé du Golan, ainsi que la Jordanie.
Ils se distinguent des courants sunnite et chiite de l'islam par leur doctrine ésotérique, dont la croyance en la réincarnation est un des piliers. Leur religion n'est révélée qu'aux initiés et n'admet pas les conversions.
Depuis la chute de Bachar al-Assad, Israël, par l'entremise des figures de cette communauté qui y réside, multiplie les gestes d'ouverture entre les druzes syriens.
Il leur a envoyé des colis humanitaires et a déjà autorisé à deux reprises des délégations de dignitaires religieux à se rendre en Israël pour un pèlerinage, malgré l'état de guerre entre les deux pays.
Et Israël avait affirmé vouloir défendre les druzes dès le mois de mars, à la suite d'escarmouches dans la banlieue de Damas.
Mais ces propos avaient été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie.
Mercredi, Israël a traduit ses paroles en actes, affirmant avoir frappé un "groupe extrémiste" qui se préparait à "attaquer la population druze" de Sahnaya, aux environs de Damas où les combats sont en cours.
Israël a ajouté avoir adressé "un message ferme au régime syrien: il attend de lui qu'il agisse pour protéger la communauté druze".
at-lar/jos/ila
© Agence France-Presse
Même s'ils ne forment qu'une infime partie de la population de la Syrie, les druzes ont tenté de préserver une certaine liberté d'action sous le président déchu Bachar al-Assad, et la défendent farouchement face aux nouveaux dirigeants islamistes.
Des affrontements en cours depuis mardi dans les environs de Damas entre des combattants de cette minorité et des groupes armés liés au pouvoir ont fait une trentaine de morts.
Les druzes, une communauté ésotérique issue d'une branche de l'islam, sont considérés avec méfiance par le courant extrémiste sunnite dont sont issues les nouvelles autorités.
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