
Le président du Parlement libanais Nabih Berry. Photo ANI
Le président du Parlement libanais Nabih Berry a écarté vendredi toute possibilité de désarmement du Hezbollah tant qu’ « Israël n’aura pas respecté ses engagements » dans le cadre du cessez-le-feu, notamment son retrait des positions qu'il continue d'occuper au Liban-Sud, estimant que l'arsenal du parti chiite constitue « l’une des principales cartes de négociations » du pays.
Dans un entretien accordé au site web Asas Media, le chef du Législatif s'est dit satisfait des déclarations du chef de l'Etat Joseph Aoun sur la question du monopole des armes par l'État et des « conditions » posées pour le dialogue. Il a cependant souligné qu'il « faut aussi faire pression » sur Israël pour qu'il respecte ses obligations, une pression qui devrait être effectuée « par les Américains ». « Cela signifie que nous ne devons pas dévoiler toutes nos cartes et les mettre sur la table », a-t-il ajouté. Il a rappelé que depuis l'entrée en vigueur de la trêve, « le Liban a accompli deux choses : le déploiement de l'armée dans le Sud et le retrait du Hezbollah » du sud du Litani, soulignant que depuis « le Hezbollah n'a pas tiré une seule balle ».
Le parti chiite avait revendiqué un seul tir d'obus de mortier depuis le 27 novembre 2024, quelques jours après l'accord, contre une position contestée à la frontière. Cette attaque, interceptée au demeurant, avait provoqué une riposte violente de l'armée israélienne, qui avait bombardé plusieurs localités du Sud. Depuis, deux autres épisodes de tirs de roquettes depuis le Liban-Sud ont eu lieu fin mars, mais n'ont pas été revendiquées, voire ont été condamnées par le Hezbollah.
« Cessez-le-feu définitif »
Par contre, a insisté Nabih Berry, « ce qui a été demandé à Israël n'a pas été respecté ». « Ce qu'il faut, c'est un cessez-le-feu définitif et un retrait des territoires libanais occupés », a-t-il ajouté, soulignant qu'Israël « redouble ses attaques et frappes », qui ont fait près de 150 morts depuis fin novembre. « Il faut au moins un cessez-le-feu », a-t-il lancé. En attendant, « nous ne livrerons pas les armes du Hezbollah. Les armes sont notre carte maîtresse, que nous n'abandonnerons pas sans mise en oeuvre complète de l'accord de cessez-le-feu et sans entamer un dialogue ». L'accord de trêve stipule un retrait israélien progressif des villages occupés au Liban-Sud, afin que l’armée libanaise puisse se déployer dans des zones autrefois sous contrôle du Hezbollah. Toutefois, même après la fin de la période transitoire le 18 février, l’armée israélienne a maintenu sa présence dans cinq points qu'elle a jugé « stratégiques » du Liban-Sud.
Les déclarations de M. Berry interviennent dans un contexte où les pressions internes et externes en faveur du désarmement du Hezbollah s’intensifient sur la scène politique libanaise. Le président Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam se sont engagés à faire en sorte que seul l'État ait le monopole des armes. Le gouvernement avait de son côté tenu le 17 avril sa toute première session consacrée à cette question.
Le secrétaire général du Hezbollah Naïm Kassem avait prévenu dans un discours le lendemain qu'il « ne permettra à personne de désarmer » le parti, se disant toutefois prêt à engager le dialogue sur une « stratégie globale de défense nationale une fois qu'Israël aura cessé de violer le cessez-le-feu ».
Maitresse ou traitresse ? Tous ces morts, ces assassinats...Qu'y a t il de maitre dans tous ca !
14 h 31, le 26 avril 2025