
Des journalistes se rassemblent devant la prison de Toulon-La Farlede avant une visite du ministre français de la Justice à La Farlede, près de Toulon, dans le sud de la France, le 15 avril 2025. Miguel MEDINA / AFP
Le président Emmanuel Macron a promis que les auteurs d'attaques visant l'institution pénitentiaire en France seraient « retrouvés, jugés et punis », après de nouvelles actions mercredi, notamment l'incendie de trois véhicules dans un parking de la prison de Tarascon (sud-est). Sur le réseau social X, Emmanuel Macron a promis que ceux qui « cherchent à intimider » les agents pénitentiaires et « s'attaquent avec une violence inadmissible » aux prisons seraient « retrouvés, jugés et punis ».
Ces nouveaux incidents interviennent au lendemain d'attaques coordonnées contre plusieurs établissements pénitentiaires dans le pays, principalement des incendies de véhicules, mais également des tirs à l'arme automatique contre la porte de la prison de Toulon (sud-est), qui n'ont pas fait de victime.
Mercredi à l'aube, trois véhicules ont été incendiés devant la prison de Tarascon sur un parking « isolé, réservé aux personnels, grillagé et à l'accès sécurisé par un digicode », a expliqué à l'AFP le procureur de la ville, Laurent Gumbau. Un des véhicules appartenait à un agent de la prison, un autre à une entreprise intervenant au centre de détention, et le troisième, totalement détruit, n'a pas encore été identifié, selon le procureur. A priori aucune inscription n'a été retrouvée sur les lieux.
Depuis dimanche, une série d'attaques, parfois accompagnées des inscriptions « DDPF », pour « défense des droits des prisonniers français », a visé des établissements pénitentiaires, avec des incendies de véhicules et même des tirs de kalachnikov contre la porte de la prison de Toulon. Au moins 21 véhicules ont été tagués et ou incendiés, selon une source policière.
Le parquet national antiterroriste s'est saisi mardi de l'enquête.
Toujours dans le sud-est, un véhicule, appartenant à un surveillant de la prison d'Aix-Luynes, a été incendié dans la nuit de mardi à mercredi devant le domicile de celui-ci, a déclaré à l'AFP Jessy Zagari, délégué régional du syndicat FO Pénitentiaire. Le Parquet national antiterroriste a confirmé qu'un véhicule avait été incendié devant le domicile d'un agent de cette prison.
« Menace »
« Ce groupe terroriste DDPF identifie et cible les personnels pénitentiaires », s'est-il indigné, dénonçant « des actes de menace et d'intimidation ». Un ciblage que semble confirmer un autre événement recensé mercredi matin, avec des inscriptions « DDPF » retrouvées taguées dans le hall d'immeuble d'une surveillante pénitentiaire en région parisienne, selon une source policière.
Emmanuel Baudin, secrétaire général du syndicat FO-Justice, a dénoncé des vidéos « qui circulent sur Telegram et montrent des agents, des boîtes aux lettres, les surveillants y sont nommément cités et ces vidéos ciblent « plutôt des agents sur la région du Sud », où prospèrent quelques-uns des gros groupes de narcotrafiquants.
Sur ce canal, le groupe soutient qu'il se déploiera « dans toute la France » et affirme: « Nous sommes pas des terroristes », mais « là pour défendre les droits de l'homme à l'intérieur des prisons ».
Ces éléments ont été supprimés par Telegram, assurant dans un communiqué publié à la mi-journée que « la publication d'appels à la violence et de menaces est explicitement interdite par les conditions d'utilisation » et que ses « modérateurs ont supprimé tous les messages concernés immédiatement après avoir été alertés ».
Un homme a été interpellé mardi soir en région parisienne, selon le parquet d'Evry (sud de Paris). Il est soupçonné d'avoir relayé sur Telegram un message incitant à commettre des dégradations mais il n'est pas suspecté à ce stade d'être lié au mystérieux groupe DDPF. Sa garde à vue a été levée et les « investigations se poursuivent », a indiqué le parquet mercredi.
« Inquiétude »
« Il y a manifestement des gens qui essaient de déstabiliser l'Etat en intimidant », a dénoncé le ministre de la Justice. « Ils le font parce que nous prenons des mesures contre le laxisme qui existait peut-être jusqu'à présent dans les prisons, qui a mené notre pays à des difficultés extrêmement graves, des réseaux de drogue qui continuent à partir des cellules carcérales, on commande des assassinats, on blanchit de l'argent, on menace des policiers, des magistrats, des agents pénitentiaires et on s'évade, comme c'est le cas » du narcotrafiquant français Mohamed Amra en 2024, a fustigé Gérald Darmanin.
Il a estimé que ces attaques pourraient être une réplique à son projet de régime de détention spécial pour les plus gros narcotrafiquants du pays, qui doivent être regroupés à l'isolement strict dans des établissement de haute sécurité.
Les parlementaires examinent parallèlement une loi pour « sortir la France du piège du narcotrafic », qui prévoit notamment la création d'un Parquet national anticriminalité organisée.
Cette succession d'actes crée un climat d'inquiétude chez les agents pénitentiaires interrogés par l'AFP. « C'est la première fois de ma carrière que je me retourne en sortant de mon service et que je fais attention à ce qui se passe sur le parking », a témoigné auprès de l'AFP une surveillante du nord de la France exerçant depuis 22 ans. Désormais « quand je rentre chez moi, je ferme à clé », a témoigné cette femme de 47 ans, qui a requis l'anonymat pour raisons de sécurité et fait part de son « doute sur la capacité de l'Etat à faire en sorte d'assurer notre sécurité ».
Le fait que ces actes surviennent « de façon coordonnée » rend « les choses bien plus difficiles à digérer », renchérit l'un de ses collègues, âgé de 34 ans.
Le président Emmanuel Macron a promis que les auteurs d'attaques visant l'institution pénitentiaire en France seraient « retrouvés, jugés et punis », après de nouvelles actions mercredi, notamment l'incendie de trois véhicules dans un parking de la prison de Tarascon (sud-est). Sur le réseau social X, Emmanuel Macron a promis que ceux qui « cherchent à intimider » les agents pénitentiaires et « s'attaquent avec une violence inadmissible » aux prisons seraient « retrouvés, jugés et punis ».Ces nouveaux incidents interviennent au lendemain d'attaques coordonnées contre plusieurs établissements pénitentiaires dans le pays, principalement des incendies de véhicules, mais également des tirs à l'arme automatique contre la porte de la prison de Toulon (sud-est), qui n'ont pas fait de victime.Mercredi à...
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