
L’espace s'articule autour d'un living room, d'un bar, d'une salle à manger et d'un atelier. Photo fournie par Beihouse
C’est un espace situé à Gemmayzé qui réunit quatre lieux en un seul. Fondé par Samer Rizk et trois autres partenaires, ce projet qui a ouvert début décembre vise à offrir une expérience unique aux habitants et visiteurs de Beyrouth, à travers différents restaurants et lieux de rencontre. « Beihouse reflète l'ADN de la ville : un mélange harmonieux entre tradition et modernité, et entre hospitalité libanaise et ouverture sur le monde », explique Samer Rizk, à l’origine du projet.
Beihouse s'articule autour de plusieurs concepts interconnectés : un living room, un bar, une salle à manger et un atelier. Chacun offre une ambiance différente, permettant aux visiteurs de choisir leur expérience en fonction de leur humeur. « Les gens viennent au Liban pour vivre l'expérience beyrouthine, un équilibre entre culture, excentricité et générosité. Nous avons voulu traduire cela à travers tous les éléments de Beihouse : le service, la décoration, la cuisine et la musique », explique-t-il.
Le design est éclectique et allie authenticité et modernité. Le chef Tarek Alameddine, actionnaire du projet, apporte une identité culinaire inspirée de ses expériences à Noma et au Mexique.
Occupant trois immeubles, Beihouse doit encore ouvrir un hôtel, avec 16 suites, d’ici à deux ans. L’espace peut accueillir un nombre varié de convives selon les différents lieux : le bar (60 places), la salle à manger (55 places) et le courtyard (150 places), la terrasse autour desquels s’articulent les différentes ambiances, pour s’y retrouver. Le lieu ouvre à partir de 17h30, « mais l’atelier, où l’on peut suivre des cours de céramique, et le workspace pour que des entreprises s’installent si elles en ont besoin, sont ouverts en journée », précise-t-il.
Un projet ambitieux
Saïd Daher, PDG d’Azadea Group, entreprise de vente au détail au Liban et dans douze autres pays, a racheté et rénové l’ensemble de ces bâtiments, endommagés par l’explosion de 2020. « L’idée était d’offrir un lieu à l’image de Beyrouth. Il m’a par la suite contacté et nous avons conçu le projet Beihouse tous ensemble », souligne Samer Rizk. Le projet est ensuite mené par Let’s Celebrate SAL, une société créée fin 2023 et composée de quatre partenaires : Saïd Daher, Tarek Alameddine, Haïtham Nawam et Samer Rizk, tous actionnaires sans majorité. L’exploitation de Beihouse, loué par Saïd Daher, repose sur un bail de 20 ans, avec un investissement supplémentaire d’un million de dollars pour l’aménagement et le recrutement. Chaque espace propose un menu différent, avec des tickets moyens variés : le bar, à 50 dollars avec un menu limité, axé sur des bouchées, la salle à manger plus raffinée à 75 dollars, avec des sélections de viandes et une large sélection de salades. Pour le living room, le ticket moyen se situe aux alentours de 35 dollars.
Samer Rizk est ingénieur civil de formation. Cependant, il a ouvert sa première boîte de nuit, le SAS, à l'âge de 20 ans. Il a ensuite participé à des projets emblématiques comme Le Zinc, Skybar, Capitole, La Suite, La Ville, Stem et Ma Queen, pour continuer sa carrière dans le conseil.
« En 2019, j'étais épuisé et j’ai décidé de prendre une pause. J’ai tout vendu. Jusqu'en 2023 », confie-t-il. Ce retour avec Beihouse est pour lui une manière de clore un chapitre de sa vie professionnelle : « Ce métier est sublime mais exigeant physiquement. Mes priorités ont changé, et je préfère aujourd’hui passer plus de temps avec ma famille. »
Après avoir eu des projets en Afrique et en Roumanie en tant que membre de conseils d’administration, il est contacté par Saïd Daher, et la perspective de donner vie à Beihouse finit par le convaincre. « Au début, je n'étais pas sûr. Puis j’ai vu l’âme spéciale de cet endroit et j’ai dit oui », se souvient-il. Il se lance dans ce projet à pieds joints, sans penser à d’autres projets. « Il faut voir comment les choses évoluent, explique-t-il. On ne sait jamais à quoi la vie ressemblera demain. »
