
Une photo de la journaliste Zeinab Yassine lors de sa couverture de la guerre au Liban-Sud pour Télé-Liban. Photo tirée de ses réseaux sociaux
Sur les réseaux sociaux comme dans les médias, cela fait plusieurs jours que Télé-Liban est au cœur d'une polémique. Le 2 avril, la journaliste Zeinab Yassine publie sur X sa lettre de démission de la seule chaîne publique de télévision, adressée le 13 mars au ministre de l'Information, Paul Morcos. Dans celle-ci, elle fait part de son « honneur d'être la première femme voilée à apparaître sur la chaîne nationale », à l'occasion de sa couverture sur le terrain de la guerre entre le Hezbollah et Israël. Un port du voile que la chaîne aurait toléré pendant un certain temps, avant de refuser d'intégrer la journaliste de manière permanente à l'antenne, en raison de ce même voile.
Pas de signes religieux à l'antenne
Zeinab Yassine avait initialement été embauchée à Télé-Liban au sein du pôle réseaux sociaux. Lorsque la guerre entre le Hezbollah et Israël éclate le 8 octobre 2023, elle « se porte volontaire » pour couvrir les événements sur le terrain, explique-t-elle à L'Orient-Le Jour. « Il y avait un manque de personnel pour couvrir la guerre (sur le terrain), nous avons donc autorisé à Zeinab de le faire et de passer à l'antenne », confirme Nada Saliba, rédactrice en chef de Télé-Liban, à notre publication. Après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 27 novembre, Zeinab Yassine est invitée « à retourner au poste pour lequel elle a initialement été embauchée », poursuit Mme Saliba. La journaliste fait alors une demande auprès de la direction pour quitter le pôle réseaux sociaux et intégrer la rédaction afin de rester sur le terrain, ce qui lui est refusé.
La raison du refus invoquée par Télé-Liban est celle de son règlement intérieur qui stipule qu'aucun signe religieux ne doit être visible à l'antenne. « Cette règle prévaut depuis la création de l'entreprise », affirme Nada Saliba, rappelant le cas de journalistes chrétiens et musulmans à qui il avait été demandé le retrait de signes religieux. Au sein de la chaîne, on affirme ainsi qu’un voile sur la tête est tout aussi interdit qu’une croix autour du cou. Pour Zeinab Yassine, le voile « n'est pas un signe religieux, mais un vêtement ». Elle demande si, dans ce cas, « un homme nommé Pierre ou une femme nommée Fatima devraient ainsi changer de prénom », pour passer à l'antenne. « C'est de la discrimination contre mon voile », estime-t-elle, dénonçant un « deux poids, deux mesures ».
Rendez-vous avec le ministre
Zeinab Yassine explique avoir publié sa lettre de démission sur les réseaux sociaux pour obtenir un rendez-vous avec le ministre de l'Information. Un rendez-vous qui n'a jusqu'à présent pas eu lieu, au grand dam de la journaliste. Alors que l'affaire prend de l'ampleur, celle-ci s'est vu proposer un poste au sein de Radio-Liban : « J'ai décliné, car on me veut encore dans les coulisses et pas à l'antenne », explique-t-elle.
Nada Saliba comme Zeinab Yassine s'en remettent à la formation prochaine d'un nouveau conseil d'administration de la chaîne pour statuer sur le dossier. Celui-ci pourrait ainsi décider de changer ou non le règlement interne de la chaîne, critiqué ces jours-ci sur les réseaux sociaux comme étant partiellement appliqué, des internautes évoquant des présentatrices de la chaîne publique arborant des croix autour du cou. Contacté, le ministre de l'Information n'a pas souhaité commenter l'affaire.
Mais à l'issue de la réunion du gouvernement vendredi, il a affirmé que « ce sujet est hors du champ de discussion du Conseil des ministres, mais qu'il sera soumis au nouveau conseil d'administration de la télévision que nous allons constituer dans les plus brefs délais, afin qu'il y ait une gestion saine de cette institution, capable d'examiner des questions stratégiques et fondamentales. »
il faut respecter le reglement interne qui est etablie depuis la creation de TeleLiban reglement qu’elle airait du lire avant d’accepter de travailler la bas no? et si elle n’est plus satisfaite elle doit demissionner
20 h 56, le 06 avril 2025