Le soleil se couchant derrière des torchères en feu dans le complexe de la raffinerie de pétrole de Daura à Bagdad, le 22 décembre 2024. Ahmad al-Rubaye/AFP
Des pétroliers iraniens utilisant de faux documents irakiens auraient été saisis par les forces navales américaines dans le golfe Arabo-Persique selon le ministre irakien du pétrole, Hayan Abdel-Ghani, avant que l'information soit démentie par son homologue iranien, Mohsen Paknejad, selon Reuters.
Interrogé sur d’éventuels contacts avec les États-Unis sur la possibilité que le négociant public irakien SOMO soit lui-même soumis à des sanctions pour violation des sanctions contre l'Iran, le ministre Abdel-Ghani a déclaré avoir reçu « quelques demandes verbales concernant des pétroliers détenus dans le golfe par les forces navales américaines et transportant des documents d'expédition irakiens », dans une interview à la télévision publique dimanche soir, ajoutant qu'aucune communication écrite officielle n'avait été reçue.
« Il s'est avéré que ces pétroliers étaient iraniens... et utilisaient de faux documents irakiens. Nous avons expliqué cela aux autorités compétentes en toute transparence, et elles l'ont également confirmé », a-t-il affirmé.
« SOMO vend exclusivement du pétrole brut aux entreprises possédant des raffineries. Il ne fournit pas de sociétés de négoce », a ajouté M. Abdel-Ghani, ajoutant que plusieurs négociants étaient impliqués dans cette fraude. « SOMO opère en toute transparence et n’a commis aucune infraction dans le processus d’exportation de pétrole », a-t-il affirmé.
Si le ministère iranien du Pétrole n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de Reuters, celui-ci a démenti officiellement cette affirmation par la voie de son agence de presse dédiée, SHANA. L'Iran considère son voisin et allié, l'Irak, comme essentiel pour maintenir son économie à flot malgré les sanctions. Mais Bagdad, partenaire à la fois de Washington et de Téhéran, craint de se retrouver pris dans la confrontation de la politique américaine visant à faire pression sur l'Iran, selon des sources.
Depuis sa prise de fonction, l'administration américaine du président Donald Trump a rétabli sa politique de « pression maximale » sur l'Iran, relançant une stratégie visant à isoler le pays de l'économie mondiale et à éliminer ses revenus pétroliers afin de ralentir le développement d'une arme nucléaire par Téhéran.
Reuters avait rapporté en décembre qu'un réseau sophistiqué de contrebande de fuel, générant selon certains experts au moins un milliard de dollars par an pour l'Iran et ses alliés, s'était développé en Irak ces dernières années, notamment en utilisant des documents falsifiés.
Cette information est une traduction, réalisée par L'Orient-Le Jour, d'un article publié en anglais par l'agence Reuters.