Le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, a porté dimanche à Jérusalem un même et unique message: avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les Etats-Unis s'alignent totalement derrière leur allié israélien et son Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
Loin des remontrances teintées d'embarras de l'administration du prédécesseur de M. Trump, le démocrate Joe Biden, face à la guerre menée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza, M. Rubio s'est déclaré résolument derrière les objectifs affichés par M. Netanyahu, que ce soit pour Gaza ou face à la menace de l'Iran, qu'il a accusé d'être à l'origine de tous les maux dans la région.
"C'est la plus grande source d'instabilité dans la région, derrière chaque groupe terroriste, derrière chaque acte de violence, derrière chaque activité déstabilisatrice, derrière tout ce qui menace la paix et la stabilité pour les millions de personnes qui vivent dans cette région, c'est l'Iran. Et par Iran, j'entends les ayatollahs", a déclaré M. Rubio au côté de M. Netanyahu.
Aussi, "le Hamas ne peut pas continuer à être une force militaire ou gouvernementale (...), il doit être éliminé, il doit être éradiqué", a souligné M. Rubio, comme M. Netanyahu n'a cessé de le répéter après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Pour sa part, M. Netanyahu a réitéré, comme il l'avait fait lors de ses retrouvailles avec le président américain au cours de sa récente visite à Washington, que Israël n'avait "jamais eu de meilleur ami que Donald Trump".
Sans doute loin d'être un hasard, l'armée israélienne a annoncé dimanche la livraison dans la nuit en Israël d'une cargaison de "bombes lourdes" américaines, qui avait été suspendue par l'administration Biden mais débloquée par le président Trump quelques jours après son arrivée au pouvoir le 20 janvier.
M. Rubio, le visage quelque peu serré pour cette première étape d'une tournée au Moyen-Orient, qui l'amènera aussi en Arabie saoudite lundi et aux Emirats arabes unis, a multiplié les gages auprès de l'allié israélien et "au peuple de ce grand pays, pour lequel nous éprouvons un amour et un respect immenses pour tout ce que vous avez affronté et continuez d'affronter".
- Le ton a changé -
Evoquant le plan de Donald Trump pour la bande de Gaza, qui a proposé d'en prendre le contrôle en déplaçant les Palestiniens vers la Jordanie et l'Egypte, il a évoqué "quelque chose d'audacieux et qui, franchement, a nécessité du courage et de la sagacité (...), le même cycle ne peut pas continuer".
Le dirigeant israélien, qui a salué ce plan rejeté par le monde arabe et nombre de pays occidentaux, a fait état d'une "stratégie commune" avec Donald Trump pour l'avenir de la bande de Gaza.
M. Rubio a également eu des entretiens avec le président israélien, Isaac Herzog, et le ministre des Affaires étrangères, Gideon Sa'ar, au cours desquels ces derniers ont vivement salué le soutien renouvelé des Etats-Unis.
L'administration Biden avait également affiché un soutien "inébranlable" à Israël, y compris en participant à sa défense après deux attaques de missiles de l'Iran, mais avait eu des relations compliquées et souvent tendues avec le dirigeant de droite israélien, en raison de sa conduite de la guerre à Gaza.
Le ton a désormais complètement changé.
Le chef de la diplomatie américaine a aussi visité à Jérusalem le Memorial Yad Vashem à la mémoire des victimes de l'Holocauste, dénonçant à cette occasion la montée de l'antisémitisme.
"Ce vieux poison appelé antisémitisme, qui a tourmenté l'humanité pendant des siècles, revient une fois de plus aujourd'hui. Il se cache derrière la géopolitique. Il s'incarne dans les organisations internationales et dans les programmes de nos collèges et universités", a-t-il dit, avant de poser une gerbe et, comme le veut la tradition juive, une pierre sur le mémorial aux victimes des camps d'extermination nazis.
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© Agence France-Presse
Loin des remontrances teintées d'embarras de l'administration du prédécesseur...
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