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Moyen-Orient - Chute du régime Assad

En sus des principaux sites militaires, l'armée israélienne affirme avoir détruit la flotte syrienne

L'envoyé de l'ONU en Syrie a appelé à l'arrêt des bombardements et des mouvements de troupes israéliens en Syrie.

En sus des principaux sites militaires, l'armée israélienne affirme avoir détruit la flotte syrienne

Des navires de la marine syrienne détruits après une attaque israélienne nocturne sur la ville portuaire de Lattaquié, le 10 décembre 2024. AAREF WATAD/AFP

L'armée israélienne « a détruit les principaux sites militaires en Syrie » en menant plus de 300 frappes aériennes dans le pays depuis la prise de Damas par les rebelles et la chute du président Bachar el-Assad dimanche, a affirmé mardi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Des journalistes de l'AFP dans la capitale ont entendu de fortes explosions à l'aube, des images en direct de l'AFPTV montrant d'épaisses colonnes de fumée au-dessus du centre, où des rebelles en armes patrouillent les rues et sont postés sur la place centrale des Omeyyades.

Dans ce contexte, l'envoyé de l'ONU en Syrie, Geir Pedersen, a appelé à l'arrêt des bombardements et des mouvements de troupes israéliens en Syrie, selon une déclaration relayée par Reuters. 

Le ministère turc des Affaires étrangères a, lui,  dénoncé la « mentalité d'occupation » d'Israël après l'incursion israélienne dans la zone tampon du Golan, tandis que le porte-parole du ministère des affaires étrangères du Qatar a déclaré que l'État hébreu exploite la situation en Syrie et « viole sa souveraineté ».

Un centre de recherches lié au programme d'armement chimique ?

Un centre de recherches à Damas, relevant du ministère syrien de la Défense et visé selon l'OSDH par des frappes israéliennes lundi soir, a été complètement détruit, a également constaté mardi un journaliste de l'AFP. Ce centre à Barzé, accusé par les Etats-Unis d'être lié au programme d'armement chimique syrien, avait déjà été visé en avril 2018 lors de frappes concertées américaines, françaises et britanniques.

Un journaliste de l'AFP a vu les trois blocs d'immeubles qui constituent le centre entièrement détruits. Des flammes s'élevaient encore des ruines. Des centaines de documents éparpillés sur le sol brûlaient également, alors qu'une forte odeur de poudre flottait dans l'air, selon lui.

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« Les bâtiments détruits n'étaient pas militaires. Les centres militaires ont été détruits par le passé, et les recherches actuelles étaient civiles », a affirmé à l'AFP un employé du centre depuis 25 ans qui a refusé de donner son nom. Venu inspecter les dégâts, il a indiqué que « le deuxième centre de recherche scientifique », basé à Jemraya aux abords de Damas, avait également été visé par des frappes lundi soir et « entièrement détruit ». Un autre employé du centre depuis 40 ans, Abou Nour, venu également inspecter les lieux, a assuré que le centre « avait des activités militaires par le passé », mais qu'il était dédié actuellement « au développement de la production de médicaments ».

Des aéroports, radars, et dépôts d'armes dans plusieurs régions

L'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, a recensé « près de 310 frappes ». Selon elle, Israël a notamment bombardé des aéroports, radars, et dépôts d'armes dans plusieurs régions, et a endommagé des navires de la marine syrienne en attaquant une unité de défense aérienne près du grand port de Lattaquié, dans le nord-ouest. Ces raids visent « la destruction des armes restantes » de l'ancien pouvoir, allié de l'Iran et du Hezbollah ainsi que de la Russie, a estimé l'OSDH.

« L'armée israélienne a mené des opérations en Syrie ces derniers jours pour frapper et détruire les capacités stratégiques qui menacent l'Etat d'Israël. La marine a opéré la nuit dernière pour détruire la flotte syrienne avec un grand succès », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, lors de la visite d'une base navale dans la ville de Haïfa, dans le nord du pays. Le ministre a également averti les nouveaux dirigeants syriens de ne pas suivre « la voie d'Assad ».

Israël avait confirmé lundi avoir détruit au cours des derniers jours des dépôts militaires, notamment d' »armes chimiques », en Syrie pour éviter leur prise par les rebelles, animés, selon son gouvernement, par « une idéologie extrême de l'islam radical ».

Sur le Golan

L'armée israélienne a en outre pénétré depuis plusieurs jours dans la zone tampon avec la Syrie à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël. La présence même « temporaire » des troupes israéliennes en Syrie dans la zone tampon à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël constitue « une violation » de l'accord de désengagement de 1974 entre Israël et la Syrie, a déclaré lundi le porte-parole de l'ONU. La force des Nations unies chargée d'observer le désengagement (FNUOD) peut « confirmer que les forces armées israéliennes sont entrées dans la zone de séparation, se sont déplacées dans la zone et restent présentes au moins dans trois lieux », a indiqué lundi le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric, précisant qu'Israël avait prévenu les Casques bleus de l'entrée de ses troupes de façon « temporaire ». En réponse, la FNUOD « a informé ses homologues israéliennes que ces actions seraient une violation de l'accord de désengagement de 1974 », a-t-il ajouté. « Il ne doit y avoir aucune force ou activité militaire dans la zone de séparation. Et Israël et la Syrie doivent continuer à appliquer les termes de l'accord de 1974 et préserver la stabilité du Golan », a-t-il insisté.

L'Iran a dénoncé une « violation flagrante » du droit, après des condamnations similaires de la part de la Jordanie et l'Arabie saoudite.

L'armée israélienne a, de son côté, démenti mardi des informations faisant état d'une avancée de ses chars vers Damas. « Les informations diffusées par certains médias selon lesquelles les forces armées israéliennes avancent vers Damas ou s'en approchent sont totalement fausses », a déclaré le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, sur le réseau social X. « Les forces armées israéliennes sont stationnées dans la zone tampon et aux points de défense près de la frontière, afin de protéger les frontières d'Israël », a-t-il ajouté.

Mais plus tard dans la journée, un porte-parole de l'armée israélienne a justifié les opérations militaires en Syrie en affirmant vouloir « empêcher que des armes stratégiques ne tombent entre des mains hostiles », selon Reuters. Le même  porte-parole a déclaré qu'Israël n'avait aucun intérêt en Syrie au-delà de la protection de ses frontières et de ses citoyens. Il a également réaffirmé qu'Israël ne progressait pas en direction de Damas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait annoncé dimanche avoir ordonné à l'armée de « prendre le contrôle » de cette zone tampon après la chute du président syrien. Une mesure « limitée et temporaire prise pour des raisons de sécurité », a assuré lundi son ministre des Affaires étrangères Gideon Saar.

Les Etats-Unis ont dit s'attendre lundi à ce que cette incursion israélienne soit « temporaire ». « Ce que nous voulons voir, en fin de compte, c'est que cet accord (de 1974, ndlr) soit pleinement respecté. Et nous veillerons à ce qu'Israël le fasse », a précisé le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Israël a conquis une partie du plateau du Golan sur la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de 1967. La zone tampon démilitarisée et sous contrôle de l'ONU a été créée à la suite d'un accord de désengagement des forces israéliennes et syriennes en 1974 après la guerre israélo-arabe de 1973. Israël a annexé en 1981 la partie du Golan sous son contrôle. Et « le Golan fera partie de l'Etat d'Israël pour l'éternité », a insisté lundi Benjamin Netanyahu, estimant que le contrôle du plateau « garantit notre souveraineté ».

Sur le mont Hermon

Gideon Saar et un porte-parole du gouvernement israélien ont par ailleurs confirmé que des soldats israéliens avaient poussé un peu plus loin que la zone tampon, sur les pentes du mont Hermon, sommet de la chaîne de l'Anti-Liban à cheval sur la Syrie et le Liban et dont Israël occupe une partie du flanc sud. Le gouvernement a donné l'ordre à l'armée de « prendre » des positions évacuées par l'armée syrienne, « y compris dans la zone (...) du mont Hermon (...) afin de s'assurer qu'aucune force hostile jihadiste - ou du Hezbollah (libanais, NDLR) - ne s'installe juste à côté de la frontière », a indiqué David Mencer, porte-parole du gouvernement israélien.

L'armée israélienne « a détruit les principaux sites militaires en Syrie » en menant plus de 300 frappes aériennes dans le pays depuis la prise de Damas par les rebelles et la chute du président Bachar el-Assad dimanche, a affirmé mardi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Des journalistes de l'AFP dans la capitale ont entendu de fortes explosions à l'aube, des images en...
commentaires (2)

-NETTANYAHU NETTOIE, -AFIN DE DIGERER. -LE SULTAN AVEC JOIE, -A DEJA DIGERE.

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

13 h 25, le 10 décembre 2024

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Commentaires (2)

  • -NETTANYAHU NETTOIE, -AFIN DE DIGERER. -LE SULTAN AVEC JOIE, -A DEJA DIGERE.

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    13 h 25, le 10 décembre 2024

  • Mieux vaut prévenir que guérir. On ne sait jamais ce que devriendraient toutes ces armes chimiques et autres une fois les masques tombés.

    Sissi zayyat

    13 h 09, le 10 décembre 2024

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